En 2000, lors des jeux Olympiques de Sydney, deux sportifs, Ryadh Sallem, champion d’Europe de basket en fauteuil, et Pascal Eouzan, ex-champion du monde de trampoline, se rencontrent. C’estune rencontre entre deux mondes, celui des valides et celui des personnes handicapées. De là est née l’idée d’une rencontre à plus grande échelle, d’unpartage à travers la fête : le Défistival.
C’est le 18 octobre 2003 qu’a eu lieu le premier Défistival1 sur l’esplanade des Invalides en face de l’École militaire à Paris. La Belgiquea rejoint la dynamique l’année dernière à Liège. Ce samedi 17 juin c’est à Namur que la 2e édition du Defistival aura lieu. Cetteédition est organisée par l’asbl Hand In Sport Solidaire2 en collaboration avec Handicap International3.
La formule aujourd’hui rodée repose sur un triptyque :
• Une parade colorée, festive, sportive et musicale,
• Un concert réunissant artistes handicapés et valides,
• Une DéfiExpo, lieu d’accueil, de rencontre des partenaires commerciaux, institutionnels, associatifs et l’endroit où admirer les productions artistiques des personneshandicapées.
Dans le concret, que le Defistival se passe à Paris, à Liège ou à Namur, on y retrouve – et cela peut paraître surprenant pour une initiative parisienne– un esprit digne de la Zinneke Parade avec un quadruple objectif :
• Promouvoir la mixité, la rencontre entre personnes handicapées et le grand public, mais aussi entre personnes atteintes de handicaps différents ;
• Faire du Défistival un grand rendez-vous annuel et, si possible, le décliner en régions et dans d’autres pays d’Europe ;
• Faire la fête simplement, gratuitement, naturellement et dans son but premier : le partage ;
• Briser les idées reçues.
L’idée du Défistival est simple mais réellement inédite : faire la fête ensemble, pour mieux se connaître, faire tomber les tabous et les formesd’exclusions les uns vis-à-vis des autres. Les objectifs sont de promouvoir la mixité, faciliter les rencontres entre personnes handicapées et personnes valides, mais aussi entrepersonnes atteintes de handicaps différents, pour gagner du terrain sur l’indifférence et les peurs liées à la méconnaissance. Les besoins d’un autiste, d’unmal-entendant, d’un malvoyant, d’un paraplégique, d’un amputé ou d’une personne de petite taille sont tellement différents qu’ils ne se connaissent pas.
Changer de regard
Le Defistival Belgique souhaite à travers ce moment festif participer au changement de regard sur le handicap. La question du regard est en effet centrale. Vivre le handicap, c’estnotamment vivre le regard des autres sur son handicap. Cette idée force est portée par Didier Simons (recordman du monde de handbike et ambassadeur de Handicap international),entouré d’une équipe de personnes handicapées et valides. Cette initiative a reçu cette année le soutien de Christiane Vienne. Didier Simons l’affirme« ce samedi, nous prévoyons 1 000 personnes à la parade et 2 000 à 2 500 personnes pour le concert. Autant de personnes qui verront des artistes handicapés ou nonconstruire ensemble une fête au milieu de Namur. C’est inestimable ! »
Quant à Ryadh Sallem, il résume l’esprit que souhaite incarner le Defistival de la manière suivante « face à l’appréhension de certaines personnesdevant le défilé de personnes handicapées, nous souhaitons simplement montrer que nous n’avons pas honte de ce que nous sommes. Si tout le monde adhère à la causedes personnes handicapées, beaucoup reste à faire. Le seul acte militant de notre démarche est d’être présent et de faire la fête ensemble sachant que, dans uncadre festif, certains messages passent beaucoup plus facilement. En effet, le sport, la musique, l’art et la fête sont des langages universels. »
1. Voir les sites www.defistival.be et www.defistival.org
2. Contacts : Didier Simons – tél. : 0497 30 75 41 – didier.simons@defistival.be – Frédéric Jaumonet – tél.: 0497 16 37 19 – defistival_belgique@hotmail.com
3. Handicap International Belgium, rue de Spa, 67 B à 1000 Bruxelles – tél. : 02 280 16 01 – fax : 02 23060 30 – info@handicap.be