En marge de la COP 21 qui se déroule à Paris, l’Ensemble Zoologique de Libération de la Nature a mené des actions symboliques chez un concessionnaire Volkswagen et dans une agence BNB Paribas Fortis pour dénoncer la responsabilité des multinationales dans la crise climatique.
Fin novembre, un concessionnaire Volkswagen bruxellois a reçu une drôle de visite. Girafes, pingouins et petits lapins ont envahi le lieu avec comme seules armes des feuilles mortes et des poireaux. Le 8 décembre, ce même groupe de citoyens déguisés pénétrait dans une agence de BNP Paribas Fortis de la Porte de Namur pour mener une nouvelle action coup de poing. En moins de cinq minutes, l’agence était couverte de branchages et de feuilles. On doit ces actions à l’EZLN. Cet acronyme ne désigne pas, détrompez-vous, l’Armée zapatiste de libération nationale qui porte les même initiales en espagnol, mais l’Ensemble Zoologique de Libération de la Nature. Ce groupe rassemble une cinquantaine de citoyens, réunis via les réseaux militants et le bouche-à-oreille. Leur mode d’action s’inspire de l’artivisme (mélange d’art et d’activisme) et de la désobéissance civile. Il n’est pas sans rappeler les « saisies citoyennes de chaises » du collectif Qui Vole Qui, une action qui consiste à « voler » du mobilier à des banques belges pour dénoncer l’évasion fiscale qu’elles pratiquent et leur investissement dans les énergies fossiles.
Cette action est menée dans le cadre des Climate Games, une plateforme qui rassemble des actions non-violentes menées dans le monde entier en marge de la conférence de Paris. Leur slogan : « Nous ne protégeons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend ».
Des cibles symboliques
Les lieux d’intervention de l’Ensemble Zoologique de Libération de la Nature n’ont pas été choisis au hasard. « Nous voulions des cibles en lien avec la question climatique. VW et Fortis représentent les multinationales et les lobbys qui rendent un accord sur le climat impossible », explique la sous-commandante Lapin, meneuse du haka animalier réalisé en fin d’intervention.
Récemment, la presse révélait que Volkswagen avait triché sur les normes de pollution de véhicule depuis 10 ans. Quant à BNP Paribas, un rapport publié moins d’un mois avant le sommet sur le climat de Paris par les ONG Oxfam France et les Amis de la Terre intitulé «Banques françaises, quand le vert vire au noir», dénonçait son «soutien massif aux énergies fossiles » caché sous ses grands discours mettant en avant sa contribution à la lutte contre le changement climatique.
L’EZLN entend aussi dénoncer la présence des sponsors de la COP 21, dont BNB Paribas mais aussi EDF, Carrefour ou Pepsico, et leurs « fausses solutions » : « Proposer aux multinationales de sponsoriser la COP21, c’est comme demander à un pédophile de faire un cours d’éducation sexuelle », s’indigne la sous-commandante Chat. L’EZLN exige l’expulsion des multinationales du cadre des négociations et la création d’un tribunal environnemental.
Le sommet pour le climat doit se terminer le 11 décembre. Le lendemain, les mouvements citoyens prévoient une grande mobilisation citoyenne. Un nouvel épisode des EZLN est-il prévu ? La sous-commandante chat garde le secret. Mais une chose est sûre, leurs actions ne s’arrêteront pas ce dimanche, insiste-t-elle : « Nous voulons lancer un mouvement citoyen climatique et désirons que notre recette d’action soit reprise pour des combats ultérieurs ».
Action pour la justice climatique chez BNP Paribas from zin tv on Vimeo.
Opération Vivaldi – Nature vs. Cars // Climate Games from zin tv on Vimeo.