Ce 15 mai, le Centre pour l’égalité des chances1 a terminé le rassemblement des contributions des participants à la journée « Vivreensemble », qu’il a transmises à la ministre à ce moment en charge de l’Égalité des chances, Laurette Onkelinx. Le 10 mars 2003, en effet, le Centreorganisait à Bruxelles une journée associative : « Journée vivre ensemble ». Cette rencontre qui a réuni quelque 120 associations et a vu passer près de800 personnes constituait une des actions prévues dans la déclaration commune « Vivre ensemble »2.
Des coordinations « Vivre ensemble »
Cette déclaration, datée du 9 décembre 2002, rappelait le caractère multiculturel de la Belgique et la volonté « d’amener chaque femme et chaquehomme à vivre […] en égalité de droits et de devoirs ». Sous l’impulsion de la ministre Onkelinx, la déclaration avait réuni autour d’un« plan d’actions » représentants de la société civile, partenaires sociaux et représentants des cultes et convictions philosophiques. Une journéed’échanges et l’installation d’une plate-forme ont ainsi été proposées. Mais l’agenda subit l’influence des électionsfédérales qui hypothèquent le déroulement du programme prévu dans la déclaration.
Jusqu’à présent, en préparation d’une future plate-forme, un inventaire des politiques nationales et locales de l’intégration a étéréalisé par le Centre. Il a également coordonné la mise en place de coordinations locales autour du « mieux vivre ensemble ». Ces coordinationss’inscrivent en complémentarité des programmes existants ou des initiatives de bourgmestres comme à Charleroi ou à La Louvière, alors qu’elles sontinitiées dans d’autres localités comme à Anvers. L’avenir de ce travail dépendra du futur ministre en charge de l’Égalité des chances.
Quant à la journée de rencontre, le Centre pour l’Égalité des chances s’est attelé à la mise en musique de cette initiative. Il prend ainsi lerôle de rapporteur des discussions « sans aucune censure ». Le choix des ateliers et des carrefours s’est porté sur des thématiques transversales, visantà « créer du lien » entre les associations. Ils ont été adaptés aux réalités des Communautés française et flamande. Ainsi unatelier sur les discriminations dans les médias a été organisé du côté néerlandophone. « Le thème y est plus porteur. Se rapprochantd’un modèle d’intégration anglo-saxon, en Flandre, les groupes minoritaires sont davantage visibles, sont interviewés, y compris sur leurs pratiques culturellespropres », explique Marisa Fella, du Centre. Tandis qu’un atelier sur les rapports entre associations et pouvoirs publics trouvait sa place du côté francophone. En Flandre,les associations sont réunies sous forme de forums, dans un système d’organisations « chapeaux », ce qui implique des relations aux pouvoirs publicsdifférentes.
Discussion autour des rapports associations – pouvoirs publics
Ce carrefour « associations – pouvoirs publics » a, tout comme d’autres, relayé l’interrogation sur la place du monde associatif et sur sa position par rapportau monde politique. Il a défini la mission des pouvoirs publics comme celui de point d’appui, « facilitateur » et coordonnateur de l’action des associations, commegarant de la pérennisation des actions. La question du financement apparaît comme centrale. Une politique globale sur l’ensemble de la Belgique, au contraire d’un saupoudrageà chaque niveau de pouvoir, la fusion des différents types de subventions ainsi que l’idée de contrats pluriannuels sont évoquées. Il s’agirait decanaliser les dépenses d’énergie produites pour l’introduction des différentes demandes de subventions. Alors que le contexte de concurrence entre associations,notamment dans le cadre de la recherche de financement, est souligné, l’idée de création d’un fonds pour les jeunes associations innovantes qui n’ont pasaccès aux subventions est apparue au cœur d’un carrefour consacré à la cohabitation (voir à ce sujet les discussions dans le secteur del’éducation permanente). À plusieurs reprises, la notion de partenariat est mise en avant, entre clubs sportifs de proximité et associations d’action sociale, entrepouvoirs publics et associations, entre écoles et intervenants extérieurs.
Les associations se voient comme les vecteurs de transmission des préoccupations du terrain. Estimant que « l’identification des besoins est une de leurs tâchesprimordiales », les associations souhaitent être reconnues et légitimées par les pouvoirs publics dans cette mission.
1. Centre pour l’Égalité des chances, Tél. : 0800 14912.
2. Site Web :