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Des jumelages citoyens entre villes : c’est désormais possible !

Qui n’a pas déjà aperçu, à l’entrée des communes de Belgique, de France ou de Navarre, des panneaux annonçant le jumelage avec telle autreville européenne ? Aujourd’hui, 35% environ des 88 000 communes européennes1 sont partenaires d’un ou plusieurs jumelages. Le plus souvent, cescoopérations sont assez institutionnelles, ou se limitent à des secteurs comme le sport et la culture. Désormais, grâce au coup de pouce financier de la Commissioneuropéenne, les échanges entre communes sont encouragés à devenir plus « citoyens ». Explications.

01-06-2007 Alter Échos n° 230

Qui n’a pas déjà aperçu, à l’entrée des communes de Belgique, de France ou de Navarre, des panneaux annonçant le jumelage avec telle autreville européenne ? Aujourd’hui, 35% environ des 88 000 communes européennes1 sont partenaires d’un ou plusieurs jumelages. Le plus souvent, cescoopérations sont assez institutionnelles, ou se limitent à des secteurs comme le sport et la culture. Désormais, grâce au coup de pouce financier de la Commissioneuropéenne, les échanges entre communes sont encouragés à devenir plus « citoyens ». Explications.

Il y a 50 ans était créée la Communauté européenne, une union axée sur l’économique, le commerce, le marché. Parallèlement, unecommunauté d’un autre type prenait racine en Europe, à partir du local (villes et communes), en favorisant les échanges entre collectivités, en pariant surl’éducation, la culture, l’humanisme. Cette autre Europe, c’est celle des villes jumelées.

Tout commence, en 1951, avec la mise sur pied de l’Association du monde bilingue, une initiative lancée par un ancien Résistant, Jean-Marie Bressand. On est tout proche,encore, de la Seconde Guerre mondiale. En Allemagne et en France, surtout, des voix s’élèvent pour appeler à une réconciliation durable entre les deux peuples.« Ne plus revoir cela !», tel est alors le slogan de cette association internationale. Son but ? Promouvoir une éducation bilingue, comme élément decompréhension entre les gens et comme vecteur de paix. Les premiers jumelages voient le jour. Ils portent, entre autres, sur des échanges d’instituteurs, de pays àpays.

Au fil du temps, les coopérations se structurent et se diversifient. En 1957, le « Monde bilingue » devient la Fédération mondiale des villes jumelées.Laquelle fédération, plus récemment, prendra le nom de Fédération mondiale des cités unies2. En même temps, l’objet des jumelagesévolue, même si l’idée d’origine perdure, « favoriser la culture populaire et la formation d’un esprit humaniste ».

Principalement tournés vers la « réconciliation » franco-allemande, les jumelages, dans une seconde phase (les années de guerre froide), s’étendentaux communes situées de l’autre côté du « Rideau de fer ». Ce sont les jumelages de la « paix ». Ensuite, avec les années septante,apparaissent d’autres types d’échanges : les jumelages de « coopération », établis dans un souci de solidarité entre le Nord et le Sud.

La plus-value de la Commission européenne

Depuis plusieurs années, la Commission européenne met la main à la pâte. Sa volonté n’est pas de susciter de nouveaux réseaux, concurrents, mais, aucontraire, de s’appuyer sur ce qui existe pour apporter une plus-value. Concrètement, la Commission européenne donne des petites sommes d’argent pour aider les protagonistesde jumelages à intégrer l’idée européenne, ou à coopérer sur des thématiques d’intérêt général. Ainsi, laCommission appuie financièrement 1 400 jumelages déjà en place dans les pays de l’Union européenne.

Régulièrement, l’Europe décerne des prix « Étoiles d’or » aux partenariats intercommunes les plus innovants. Entre autres projets primésen 2006, ce jumelage entre la commune italienne de Gattatico et la commune allemande Zierenberg. Leur ambition commune : affiner leurs dispositifs qui utilisent le sport de jeunes comme un moyen delutte contre l’alcool et la drogue.

La dimension « inclusion sociale » est également bien présente dans les échanges soutenus par la Commission européenne. Deux exemples. Lousa au Portugal,Galway en Irlande et Marjevols en France se sont associés pour trouver ensemble de meilleures solutions d’intégration des personnes handicapées dans le monde du travail.Wroclaw en Pologne et Brno en Tchéquie, pour leur part, identifient de nouvelles pistes pour secourir les enfants socialement défavorisés3.

La dimension citoyenne

Le 10 mai 2007, la Commission a officiellement lancé son programme « l’Europe pour les citoyens » (2007-2013), au niveau de la direction généraleÉducation et Culture. Le soutien au jumelage des villes fait, dès maintenant, partie de ce programme. À l’avenir, les aides financières (aux jumelagesdéjà existants ou en cours de constitution) seront concentrées sur deux domaines de coopérations : les « rencontres des citoyens » et « la mise enréseau thématique des villes jumelées ». Ce premier domaine entend renforcer l’entente et l’amitié entre les citoyens des villes, de même que laparticipation civique active. L’enjeu est bien de dépasser les échanges entre responsables locaux en permettant aussi aux citoyens des différentes villes de coopéreren direct.

Par le biais des « rencontres citoyennes » – au sein des villes jumelées – la Commission européenne délivre des « chèques » allant jusque20 000 euros. La procédure à suivre n’est pas trop lourde. Enfin, et pour être tout à fait pratique, concernant des projets citoyens qui démarreraientdébut 2008, la demande de soutien doit être introduite au plus tard le 1er septembre 2007, auprès de l’agence travaillant pour la Commission4.

1. Dans 25 États européens (hors Roumanie et Bulgarie), il existe un total de 30 967 jumelages (chiffres communiqués pour 2006 par le CCRE).

2. FMCU, rue de la République, 41 à 93200 Saint-Denis – France –
tél. : 00 33 1 55 84 23 50.
3. Pour obtenir des informations sur ces « bonnes pratiques » : http://ec.europa.eu/towntwinning/best/best_fr.html
4. Pour introduire un dossier de subventions : Agence exécutive Education, Audiovisuel et Culture, unité P7 « citoyenneté »,
av. du Bourget, 1 à 1140 Bruxelles – courriel : eacea-p7@ec.europa.eu

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