Un avant-projet de décret créant un comité de pilotage pour le Forem est passé fin juin. Qualifié un peu vite de « décretbelle-mère » par certains, le texte instaure néanmoins une forme de contrôle light sur le service public.
Un comité de pilotage du Forem pourrait bientôt pouvoir remettre des avis a priori sur des décisions de principe ou de stratégie touchant au service public de l’Emploiet de la Formation avant que le comité de gestion de celui-ci ne se prononce. C’est, en substance, ce que prévoit un avant-projet de décret instaurant un comité depilotage pour le Forem. Un comité de pilotage qui permet de surcroît au gouvernement wallon d’avoir également son mot à dire puisque ledit comité sera notammentcomposé de deux représentants extérieurs désignés par le gouvernement. « Le Forem est géré de façon paritaire, explique Philippe Mattart,chef de cabinet au cabinet d’André Antoine1, ministre de l’Emploi et de la Formation de la Région wallonne. Une situation qui amenait un certain questionnement de la part dupouvoir politique puisque, principal « actionnaire » du Forem, il n’a cependant pas de possibilité de participer aux décisions importantes concernant ce service. »
La création du comité de pilotage devrait donc permettre de « corriger » cette situation, même si la structure n’aura qu’un rôle d’avis sur desquestions relatives notamment aux ressources humaines, aux politiques à développer, aux plans pluriannuels ou aux marchés publics pluriannuels. C’est que le terrain étaitparticulièrement sensible. « Il convenait bien sûr de ne pas empiéter sur l’administrateur général (Jean-Pierre Méan) et sur le Comité degestion », continue Philippe Mattart. Néanmoins, si le but n’était donc pas de « contrôler » Jean-Pierre Méan, les problèmesrencontrés par le Forem ces dernières années et les dysfonctionnements qui avaient suivi ont clairement eu un rôle. « Il est erroné de parler de décret »belle-mère », ajoute Philippe Mattart. Monsieur Jean-Pierre Méan est encore là pour un an. Mais il est clair que les dysfonctionnements passés ont aussi joué unrôle. Trop de pouvoirs étaient concentrés entre de mêmes mains. Il s’agira d’ailleurs concomitamment de réduire le périmètre de l’administrateurgénéral. Une mesure qui devrait être prévue dans le cadre du nouveau contrat de gestion du Forem. »
Réaction d’un syndicat
Du côté de la FGTB, on semble approuver un projet « auquel nous avons été partiellement associés, mais nous n’avons pas à nous plaindre »,déclare Thierry Bodson, secrétaire général FGTB wallonne2 et membre du comité de gestion. « J’avais déjà dit àl’époque qu’il était compliqué de demander au comité de gestion de jouer son rôle au niveau de la politique d’emploi et de formation et de remplir, en plus, unrôle de conseil d’administration. Il fallait donc créer quelque chose à côté afin de voir si ce qu’on décide est réalisable. » Thierry Bodsonqui se dit également convaincu que le comité de pilotage ne mettra pas en danger la sacro-sainte gestion paritaire. « Il ne s’agit que d’un lieu d’avis. »
Là où le syndicaliste se fait plus chagrin, c’est quand on parle de la communication mise en place autour de l’avant-projet. « Je n’en étais pas trèsheureux, effectivement. Si je ne connais pas les termes exacts utilisés, les mots « belle-mère » ou « tutelle » viennent peut-être de quelque part. C’est dommage, et je trouve bizarred’en parler alors que la consultation officielle au travers du Conseil économique et social se termine sous peu. » Notons pour conclure que le cabinet Antoine espère avoir undécret dans le courant du dernier trimestre 2010.
1. Cabinet d’André Antoine :
– adresse : rue d’Harscamp, 22 à 5000 Namur
– tél. : 081 25 38 11
– site : www.antoine.wallonie.be
2. FGTB Wallonne :
– adresse : rue de Namur, 47 à 5000 Beez
– tél. : 081 26 51 52
– site : www.fgtb-wallonne.be