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Regard critique · Justice sociale

Logement

Des logements passifs entre ring et chemin de fer

Un écoquartier va voir le jour à Haren, avec trente logements passifs et un système d’épuration écologique des eaux usées.

08-06-2012 Alter Échos n° 340

La Ville de Bruxelles va construire trente logements moyens à Haren. Ils respecteront le standard passif et seront réalisés en préfabriqué. Un écoquartier et un système d’épuration écologique des eaux usées font également partie du projet. Harenberg est l’un des 39 lauréats du concours « bâtiments exemplaires » 2011 de Bruxelles Environnement.

Ce lauréat « bâtiments exemplaires » s’engage à construire un bâtiment quasiment autonome en termes d’énergie. L’objectif de ce concours : démontrer qu’il est possible d’atteindre de bonnes performances énergétiques et environnementales tout en respectant des contraintes financières.
Situé à Haren, le projet Harenberg s’inscrit dans le cadre du Plan 1 000 logements (législature 2006-2012). La Régie foncière de la Ville de Bruxelles prévoit quatre studios, dix-neuf logements de deux chambres (deux pour des personnes à mobilité réduite), quatre de trois chambres et trois de quatre. Un bloc sera zéro énergie, il autoproduira ses besoins en chauffage et en refroidissement.

La Ville souhaite également créer un « écoquartier ». L’info-fiche « bâtiments exemplaires » de la Ville définit l’écoquartier comme « un projet d’aménagement urbain qui réduit son empreinte écologique et s’inscrit dans une démarche de développement durable. Ces objectifs sont atteints par la prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux ainsi que par l’implication des habitants ». Par exemple, sur l’espace public, il n’y aura pas de différence entre la partie carrossable et les trottoirs.

Toujours pas de permis

Un système d’épuration écologique des eaux usées est également prévu. L’info-fiche détaille que « les eaux grises (savonneuses) et les noires (fécales) seront tout d’abord décantées dans une fosse septique puis traitées sur le site via un marais artificiel (planté de roseaux) pour enfin être transférées vers un wadi (200 m2) et s’infiltrer dans le sol ». Des fiches signalétiques pédagogiques et éducatives seront installées afin d’expliquer, notamment, le traitement des eaux.

Le début des travaux, initialement prévu à l’automne 2011 et reporté à mars 2012, ne débutera pas sans l’obtention du permis d’urbanisme délivré par la Région. Certains éléments du projet sont donc encore abstraits et théoriques. Les travaux de construction devraient être brefs. Le choix du matériau, des panneaux en béton préfabriqués (pour les murs et dalles), permettra à la Ville d’investir raisonnablement et de construire rapidement (sept mois au lieu de vingt).

Les habitants seront choisis en fonction des critères légaux d’accession aux logements moyens. « Une formation destinée aux habitants sera soit donnée par l’architecte, soit par le certificateur PEB. Dans le premier cas, la formation sera collective et comprendra une visite du bâtiment, une fois l’emménagement de tous les locataires. Dans le deuxième cas, il s’agira plus d’une explication durant l’état des lieux », explique Mohamed Ouriaghli, échevin en charge des Propriétés communales de la Ville de Bruxelles1.

Un membre de la cellule technique de la Régie foncière sera responsable de l’entretien et de l’exploitation des installations. « Il s’occupera du suivi quotidien du bâtiment, surveillera les factures et vérifiera ainsi les dépenses énergétiques », détaille Mohamed Ouriaghli.  Un concierge s’assurera de la bonne gestion du site.

Et le paysage campagnard ?

Haren a su conserver son caractère rural et quelques habitants regrettent la disparition de nombreux espaces verts. Pour Laurent Moulin, collaborateur à Haren TV2, certains riverains reprochent aux élus de la Ville leur manque de communication. « Certains estiment ne pas avoir été assez consultés. Ils ressentent de l’inquiétude et du questionnement », raconte Laurent Moulin. Le projet Harenberg a été présenté aux habitants. Les deux prochaines rencontres sont prévues à l’occasion de la pose de la première pierre et pour l’inauguration du bâtiment.

Pour Marie Nagy3, conseillère communale Ecolo à la Ville, la commune « fait du logement » sans avoir une vue d’ensemble. « Il n’y a pas d’approche globale. Un plan d’aménagement et un schéma directeur auraient été essentiels. Haren manque d’équipements collectifs, notamment de crèches et d’écoles », explique la conseillère. Plus spécifiquement, elle insiste sur l’importance de l’isolation acoustique des logements d’Harenberg : « Haren est survolé par les avions et les nuisances dues au trafic ferroviaire sont aussi importantes. »

1. Mohamed Ouriaghli :
– adresse : 157 avenue J.B. Depaire,  1020 Bruxelles
– courriel : ourimoh@yahoo.fr
– site : http://www.ouri.be/
2. http://www.haren.tv/
3. Marie Nagy, Groupe Ecolo, Parlement bruxellois :
– adresse : rue du Chêne, 14-16 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 549 69 02
– courriel : marie.nagy@ecolo.be

Nathalie San Gil Coello

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