Dix pour cent des personnes minimexées de la commune d’Ottignies, soit 33 personnes, sont dans une démarche d’insertion et se répartissent pour plus ou moins moitiéentre deux structures : l’Entreprise de formation par le travail, Créemploi1, qui propose des formations dans les secteurs textile (avec un service de repassage qui tourne bien), nettoyage encollectivité, gardes d’enfants et jardins/bâtiment, et le projet de mise au travail sous contrat article 60§7 financé par les fonds « TOK/EFD » du Fonds social européenet de l’administration fédérale.
Si avec le projet TOK/EFD, les stagiaires sont plongés dans le milieu professionnel, l’EFT présente un cadre plus protégé et souple, ce qui permet à la personne enformation de se poser et d’être mieux suivie par l’équipe sociale. Lorsque toutes les conditions sont réunies, les stagiaires sont sous contrat art. 60§7, ilsperçoivent des chèques-repas d’une valeur de 150 francs, ils sont remboursés des frais de déplacement et de garderie. Des conditions salariales qui peuvent poserproblème à la recherche d’un autre emploi.
Parmi les autres actions entreprises, il y a le lancement en février d’une formation d’aide ménagère (deux jours par semaine jusque fin juin) avec l’enseignement de promotionsociale. « Un profil qui semble correspondre à des besoins d’emplois », explique Myriam Somers, coordinatrice du service social, du service insertion et animation. Ce qui donnera aux quatorzefemmes inscrites, après épreuve, le Certificat d’enseignement secondaire inférieur et facilitera leur accès à la formation d’auxiliaires polyvalentes en septembre(formation d’un an, cinq jours par semaine). Myriam Somers fait également remarquer la difficulté de mobiliser les gens (alors qu’il y a 330 dossiers), d’autant plus qu’ils netravaillent pas sous la contrainte. « Tout ce qui a été mis en route sous la contrainte échoue pour la moitié et use les équipes d’encadrement, constate-t-elle. Celane veut pas dire que nous laissons faire, nous demandons à la personne de venir avec un projet, quel qu’il soit. »
Autre initiative, lancée en septembre 1999 par Claude Halleux, responsable du service Accueil-Petite enfance, et Nadine Keppenne, infirmière sociale, la mise sur pied d’une maisond’enfants pour les petits de 0 à 3 ans : Les Petits Princes2. « Au départ du projet, explique Claude Halleux, le constat que nous essayions de mettre des gens au travail qui d’autre partse heurtaient à des listes d’attente de plusieurs mois pour la garde de leurs enfants. Mettre en emploi, c’est aussi mettre un accueil en place au pied levé et pour des périodescourtes », s’exclame-t-elle. Les Petits Princes sont agréés par l’ONE comme maison d’enfants (non subventionnée, ce qui évite l’exigence du niveau de qualification dupersonnel comme puéricultrice ou éducatrice, à la différence des crèches) et subventionnés par le Fonds social européen dans la mesure où l’undes deux parents poursuit une formation dans des modules subsidiés par le FSE ou est en réinsertion. Quel que soit son revenu, ce parent paie 72 francs par jour pour la garde de sonenfant, jusqu’à deux mois encore au-delà du temps de formation ou d’insertion. La liste d’attente y est d’un mois. La maison d’enfants accueille au maximum dix-huit enfants (dontpriorité aux douze lits subventionnés par le FSE). Les Petits Princes accueillent également des enfants dont les parents travaillent (tarif ONE) afin d’éviter la formationde ghettos. « Les enfants ne font pas de racisme social », fait remarquer Claude Halleux. Le double défi du projet est d’avoir choisi le personnel d’encadrement parmi des personnesminimexées et étrangères (trois Africaines et une Péruvienne), quatre femmes recrutées par le service insertion sur base de leurs compétences et de leurformation de base (institutrices, infirmières) non valable en Belgique. « La manière d’être n’est pas liée au diplôme. » Elles ont suivi la formation de la sectiongarde d’enfants. Deux d’entre elles ont signé un contrat ACS. Les deux autres femmes arrivent bientôt au terme de leur contrat art. 60. Une puéricultrice et une infirmièresociale encadrent l’équipe. « Nous avons dû insister pour renforcer l’encadrement de ce projet qui suscite désormais de l’enthousiasme, tant auprès des travailleurs, que duConseil de l’Aide sociale », souligne Myriam Somers. « Ces femmes ont offert une qualité d’accueil chaleureuse et proche des enfants, explique Claude Halleux. Elles sont patientes et ne sont pasirritées par les pleurs des enfants. Il se dégage ici une telle joie de vivre, une telle sérénité ! » Une valorisation donc des compétences des « animatrices »de la maison, qui a atteint un taux d’occupation de 86%, malgré l’irrégularité des enfants des parents en réinsertion.
1 Créemploi, rue des Technologies nouvelles, 2 à 1340 Ottignies, tél. : 010 41 08 70, contact : Myriam Somers.
2 Les Petits Princes, rue des Technologies nouvelles, 2 à 1340 Ottignies, tél. : 010 41 91 37. Contacts : Claude Halleux et Marie-Paule Monty, coordinatrice des services auxpersonnes.
Archives
"Des Petits Princes au service insertion "Créemploi" du CPAS d'Ottignies"
Nathalie Cobbaut
26-02-2001
Alter Échos n° 92
Nathalie Cobbaut
Rédactrice en chef Échos du crédit et de l'endettement
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