Depuis l’instauration des titres-services en 2004, plus aucun prestataire ne pouvait être inscrit en agence locale pour l’emploi (ALE) pour des activités d’aideménagère. Les personnes inscrites avant le premier mars 2004 étaient malgré tout autorisées à continuer à travailler dans cette fonction. De nouvellesmesures devant entrer en vigueur le premier juillet 2009 mettront cependant fin à cette exception, sous certaines conditions. La CSC1 réagit.
Travailler en agence locale pour l’emploi ne sera bientôt plus possible pour les aides ménagères de moins de cinquante ans, inscrites en ALE avant le premier mars 2004 et ayantmoins de 33 % d’incapacité. « Cette mesure concerne près de 2 700 personnes, déclare Isabelle Barez, responsable nationale des travailleurs sans emploi de laCSC. Celles-ci risquent de se retrouver avec une perte de revenu et sans possibilité de se recaser », renchérit-elle. En effet, si une solution pourrait consister à« reclasser » ces travailleurs dans le système des titres-services, certains se posent la question de savoir si cette hypothèse est vraiment réaliste.« Pour notre compte, nous pensons que si ces gens avaient pu passer au régime des titres-services, ils l’auraient déjà fait, continue Isabelle Barez. Il faut se poserla question de savoir si toutes les personnes concernées par un emploi local de proximité peuvent entrer dans ce système. Ont-elles toutes la capacité de prester dans lecadre d’un « contrat économique pur » ? »
Des « observatoires locaux pour l’emploi ? »
De manière plus globale, c’est aussi de l’avenir des ALE dont il est question dans ce dossier. Dans un contexte, où l’on parle sans cesse de l’extension du champ des titres-services,le sujet mérite d’être abordé. « S’agit-il d’une volonté de « tuer » les agences locales pour l’emploi ? Je ne sais pas. Mais, à l’heure actuelle, plus de23 000 personnes prestent sous ce régime, renchérit Isabelle Barez. Nous pensons qu’il faut cesser le démantèlement actuel des ALE. Celles-ci ont développéune expertise qui leur est propre et qu’il faut valoriser. Elles sont de véritables agents de proximité au service de la collectivité. De plus, 72 % des personnes quiprestent en ALE ont plus de quarante-cinq ans. Dans l’hypothèse d’une disparition des agences locales pour l’emploi, est-ce que le privé sera disposé à engager ces gens ?»
Et la CSC de prôner un « recentrage » des agences locales pour l’emploi sur une fonction d’ « Observatoire local pour l’emploi ». Les agencesauraient, dans ce cadre, pour mission de définir, entre partenaires sociaux et politiques locaux, les gisements d’emploi au sein de chaque commune, dans les administrations, les écolesou encore les asbl. Une revendication qui a poussé le syndicat à interpeller Joëlle Milquet (CDH), la ministre fédérale de l’Emploi. « Celle-ci nous agaranti que personne ne resterait sur le carreau, continue Isabelle Barez. La ministre s’est engagée à ce que les personnes concernées se voient proposer un contrat de travailvia les titres-services ou à ce qu’elles puissent s’investir dans d’autres activités au sein des ALE. »
Selon notre interlocutrice, la ministre aurait également affirmé « vouloir un avenir pour les agences locales pour l’emploi » et aurait invité lesyndicat à faire des propositions concernant l’avenir de ces structures. Enfin, notons que quelques aménagements du travail en ALE devraient également être bientôtmis en place : il sera ainsi permis de prester plus d’heures mensuellement pour certaines activités comme les petits travaux de jardinage ou encore la surveillance scolaire. Contactépar nos soins afin de confirmer ces informations, le cabinet de Joëlle Milquet n’a pas été en mesure de répondre à notre sollicitation.
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