Le dispositif d’interventions intégrées pour l’emploi, nommé « Disie », va œuvrer, jusqu’en 2013, à améliorerl’insertion socioprofessionnelle des migrants sur le territoire de la province de Namur.
« Est-ce que je peux suivre des formations en tant que demandeur d’asile ? » ; « Je dois trouver un employeur qui veut bien m’engager avec le permis B » ;« Je dois faire l’équivalence de mon diplôme pour trouver du travail ». Ces questions, et bien d’autres encore, c’est régulièrement que leCentre régional d’intégration1 y est confronté, sa finalité étant de promouvoir l’égalité pour tous par une dynamiqueinterculturelle.
Ses missions : accompagner les initiatives locales ; coordonner les activités dans le cadre des Plans locaux d’intégration ; promouvoir la participation des personnes et leséchanges interculturels ; coordonner l’accueil , l’orientation, l’accompagnement et l’intégration des primo-arrivants ; former les intervenants et le personneldes services en lien avec les personnes d’origine étrangère, récolter des données statistiques au plan local ; organiser, dans certaines conditions, desactivités de première ligne.
L’appel à projets du Fonds social européen était dès lors une opportunité à ne pas manquer pour rendre le marché du travail belgecompréhensible – tant dans son mode de fonctionnement que dans son accessibilité – aux personnes d’origine étrangère.
« Le dossier de l’appel à projets a été rentré en 2008, explique Sonja Mottin, responsable du secteur Insertion socioprofessionnelle du CAI. Ils’étend sur la période 2009-2013. Le montant reçu [NDLR : dont le montant ne nous a pas été communiqué] permet le financement de mon emploitemps-plein, celui d’un mi-temps accompagnateur individuel, et celui d’un mi-temps de secrétariat. Notre objectif est d’accrocher le public au réseau existant, que cesoit via des démarches individuelles et/ou collectives. »
Le constat de départ étant que le public migrant méconnaît le marché du travail et son fonctionnement tout en étant victime de discrimination àl’embauche et de freins administratifs tels que la question de l’équivalence des diplômes et du permis de travail.
Construire son projet professionnel
Concrètement, Disie va concentrer son activité au sein de deux activités : « Inter’Emploi » et « Billets pour l’emploi », en veillantà ce que son action soit également décentralisée.
Au sein de l’atelier « Inter’Emploi », dix personnes étrangères ou d’origine étrangère – sous statut de demandeur d’emploi etpossédant des bases en français oral – seront invitées à participer à un processus de formation et d’accompagnement, du 19 octobre au 14 décembre 2009,à raison de deux jours par semaine (d’autres sessions suivront). Ces personnes pourront ainsi s’informer, s’outiller, se créer un réseau, construire un projetprofessionnel et observer un métier, tout en découvrant le marché du travail d’ici et d’ailleurs. L’accès au dispositif étant gratuit. «L’idée est de partir de la réalité du travail du pays du migrant, explique Sonja Mottin, avant d’aller vers ce qui se fait ici. Avec ‘Billets pour l’emploi’, ils’agit plutôt d’organiser des séances d’informations mensuelles sur le thème de l’emploi. Elles sont prévues le matin, de 9h30 à 12h,à partir d’octobre également. »
Sont ainsi déjà programmées les conférences : « Comprendre le principe du marché belge » et « Quel accès (à celui-ci) pour lespersonnes étrangères » ; « Les droits et devoirs du demandeur d’emploi d’origine étrangère » ; « Quelques aides àl’embauche » ; « Le contrat de travail » et « Un syndicat cela sert à quoi ?».
À côté de ces démarches collectives, l’accompagnement individuel, dans une dynamique de coup de pouce pour l’emploi aura aussi sa place. Le soutien sedéclinant autour de l’information sur le permis de travail et sur le droit à la formation, dans l’élaboration de la demande d’équivalence dediplôme, dans la valorisation des atouts spécifiques de la personne d’origine étrangère dans sa recherche d’emploi, dans l’orientation, le suivi desdemandes, …
Autant d’initiatives qui s’articuleront entre elles et qui s’appuieront sur l’expérience et l’expertise d’acteurs-partenaires actifs dans le domaine del’alphabétisation, du syndicalisme, de l’emploi et de la formation. Bref, un travail de réseau pour aider les migrants à se construire un réseau-sésamepour l’emploi.
1. Centre régional d’intégration de Namur – CAI asbl :
– adresse : rue Docteur Haibe, 2 à 5002 Saint-Servais
– tél. : 081 71 35 12
– GSM : 0497 42 06 95
– site : www.cainamur.be