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Dix CPAS du Centre associent leurs efforts pour la remise à l'emploi

À l’heure où la pauvreté s’immisce dans les rangs des classes moyennes, des CPAS joignent leurs forces avec pour objectif la mise à l’emploi debénéficiaires du revenu d’intégration. En région du Centre, dix centres publics d’action sociale ont, en deux ans, remis quelque deux cents personnes au travail.

03-11-2008 Alter Échos n° 261

À l’heure où la pauvreté s’immisce dans les rangs des classes moyennes, des CPAS joignent leurs forces avec pour objectif la mise à l’emploi debénéficiaires du revenu d’intégration. En région du Centre, dix centres publics d’action sociale ont, en deux ans, remis quelque deux cents personnes au travail.

Lorsque les aléas de la vie vous envoient sur la touche, vous privant par la même occasion d’un salaire, d’un logement ou d’une vie sociale décente, émarger au revenud’intégration sociale (RIS) nécessite un travail sur soi que beaucoup n’ont plus la force ou l’envie de faire. Dans cette optique de lutte contre la pauvreté, en 2000, leministre de l’Intégration sociale, Johan Vande Lanotte (SP-A), a développé la possibilité pour les Centres publics d’action sociale de mettre leur expérience encommun pour améliorer l’insertion sociale. Les Inter-CPAS sont nés1.

En 2005, est lancée en Wallonie le Plan stratégique n° 3 d’inclusion sociale (PST3). Parmi les objectifs de ce PST3 : mettre davantage de bénéficiaires du RIS enrelation avec le marché du travail2. En région du Centre, treize CPAS ont constitué un Inter-CPAS. Dix d’entre eux sauteront sur l’opportunité offerte par lePST3 et se constitueront en trois groupes distincts3. Ces groupes travailleront à l’élaboration d’une charte commune, des contrats-conventions (chaque temps plein misà l’emploi permet une rétribution de 325 euros au CPAS)4.

Contrats précaires et CDI

« Nous avons fonctionné sans aucune concurrence », note Annabelle Hilleke, agent PST3 pour Seneffe. « Notre objectif était l’encadrement de 20 dossiers d’insertion.Nous avons souhaité aller vers la mise à l’emploi. » Le profil des usagers est celui de bénéficiaires du revenu d’intégration, dont le parcours auraété mûri au sein des ateliers de formation, des préformations et qui n’avaient, jusque là, pas pu bénéficier d’un véritable travaild’orientation en fonction de leurs compétences. Cela concerne trois catégories d’usagers : les moins de 36 ans, ceux entre 36 et 50 ans, et les plus de 50 ans.

Le résultat ne s’est pas fait attendre : en deux ans, ce sont près de 200 personnes qui ont été remises à l’emploi sur les trois groupes, au travers d’art. 60,61, de PFI, de plan Activa, de CPE (contrat premier emploi) et de titres-services. Mais aussi de contrats de travail à durée déterminée (CDD) et indéterminée(CDI) ne nécessitant aucune intervention financière (emplois qualifiés dans la mécanique, le secrétariat, le bâtiment, l’accueil extra-scolaire ainsi que desouvriers de production). Chaque travailleur fait l’objet d’une évaluation trimestrielle.

« Ce travail d’insertion ne peut se faire sans travail social préalable », note Carole Hanot, responsable du service d’insertion du CPAS de Chapelle-lez-Herlaimont. Il fautd’abord régler les éventuels problèmes administratifs de la personne, ses problèmes familiaux et de garde d’enfant. « Cela prend beaucoup de temps. La personne passeensuite chez l’agent d’insertion, qui organise un bilan, un projet de vie avec elle, définit ses besoins et ses orientations. »

Pour Alain Bartholomeeussen et Mourad Sahli, présidents des CPAS seneffois 5 et chapellois 6, « ce projet participe avant tout de la volonté destravailleurs sociaux de réveiller les potentialités de notre public et des entreprises. Nous sommes au cœur de l’action sociale ».

1. Le projet pilote « Clusters », prévoit la mise en réseau de CPAS, en vue de rendre plus efficace l’insertion sociale.
2. En septembre 2006, le gouvernement wallon souhaite aller plus loin dans la démarche et renforce les services d’insertion des CPAS en prévoyant le subventionnement de 50 agentsd’insertion par le biais de l’octroi de points APE (à concurrence de 7 points APE par ETP encadrant au moins vingt bénéficiaires dans un groupement de CPAS si possible), lamesure permet de ne pas exclure les petits CPAS. Le ministre Marcourt souhaite privilégier l’usage des Art. 61 plutôt que des Art 60 §7.
3. Braine-le-Comte, Soignies, Ecaussinnes, Le Roeulx ; La Louvière, Morlanwelz, Anderlues ; Manage, Chapelle, Seneffe.
4. Les CPAS travaillent en partenariat avec le Forem, les Missions régionales, l’IFAPME, des EFT, agences d’intérim.
5. CPAS de Seneffe, Alain Bartholomeeussen :
– adresse : rue de Chèvremont, 1/1 à 7181 Arquennes
– tél. : 067 87 44 80
site : www.seneffe.be
6. CPAS de Chapelle-lez-Herlaimont, Mourad Sahlli :
– adresse : place de l’Église, 24 à 7160 Chapelle-lez-Herlaimont
– tél. : 064 43 20 20
– site : www.chapelle-lez-herlaimont.be

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