Trente-cinq ministres, dont seulement six femmes. Vie féminine1 après avoir compté les membres des gouvernements fédéral, communautaire, bruxellois et wallonleur a envoyé un petit cadeau ce 8 mars, journée internationale de la femme. Décidé à obtenir la construction d’une société paritaire, le mouvement aainsi voulu offrir un petit coup de pouce aux ministres : une calculette pour les hommes, histoire qu’ils découvrent l’égalité, et du chocolat pour les femmes, histoire de tenirbon…
La parité, un combat loin d’être gagné selon Mary Malevez, présidente de Vie Féminine. « Aujourd’hui, rappelle-t-elle, nous sommes plus scolarisées que leshommes et nous avons conquis le marché du travail grâce aux années de féminisme et de lutte des femmes. Mais l’histoire oublie de mentionner que nos emplois sont souventdes emplois à temps partiel, qu’à travail égal le salaire peut être inégal et que nous représentons près de 90% des exclus du chômage et 60% desminimexés. Si nous avons repoussé l’exclusion radicale que connaissent notamment tous ceux qui n’ont pas encore le droit de vote, il nous reste les discriminations. »
Ce 8 mars était aussi l’occasion pour l’organisation féminine chrétienne de rappeler quelques unes de ses revendications :
n assurer un statut professionnel aux quelque 11.000 gardiennes encadrées qui travaillent depuis plus de 20 ans à domicile sans aucune reconnaissance sociale. Le projet est àl’étude pour le moment chez Laurette Onkelinx, ministre de l’Emploi et Franck Vandenbroucke, ministre des Affaires sociales. Mais, observent Vie féminine et la fédérationdes associations des gardiennes encadrées, la Fedage, le statut en préparation est un statut hybride qui ne donnera pas accès à toutes les prestations desécurité sociale. Du côté de la ministre, on répond que les communautés se trouvent dans l’incapacité d’assumer le coût social de salariépour ces travailleuses. Pourquoi dés lors ne pas le faire assumer par le Fédéral, rétorque la Fédage puisque le plan d’action national pour l’emploi prévoitdes mesures fédérales pour favoriser l’emploi des femmes et pour développer l’activité liée aux services des personnes ? L’addition passerait ainsi du communautaireau fédéral. Pour rappel, à l’heure actuelle, plus de 3.000 gardiennes encadrées en communauté française sont considérées comme des »bénévoles indemnisées ».
> Créer un fonds chargé de percevoir et de verser les créances alimentaires. « Cela fait 20 ans que les mouvements de femmes le réclame, s’indigne Mary Malevez. Et 20ans aussi que de nombreuses femmes se retrouvent au minimex ! ».
> Valoriser l’engagement dans la cité et accorder à tous les travailleurs un congé citoyenneté de 10 jours par an. « Et pourquoi pas aussi transformer la journéedu 8 mars en jour de congé légal ? », ajoute en souriant la présidente de Vie féminine.
Mais cette année, c’est aussi le 80e anniversaire de Vie Féminine, il sera marqué par un congrès le 31 mars. Un tournant important pour le mouvement puisqu’il s’orienteravers un changement dans ses pratiques, mettra sur la table un nouveau projet politique et l’accent sur son option féministe. Autre moment important du congrès : Vie féminine selaissera interpeller sur son identité chrétienne puisque les projets en sont son sein et les femmes qui fréquentent le mouvement sont de plus en plus « multiculturels ».
1 Vie Féminine, Mary Malevez, rue de la Poste 111 à 1030 Bruxelles, téL. : 02 227 13 00, e-mail : vie.feminine@skynet.be
Archives
"Du chocolat pour les femmes, une calculette pour les hommes, pour le 8 mars Vie féminine a fait dans"
Thomas Lemaigre
12-03-2001
Alter Échos n° 93
Thomas Lemaigre
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