La Ligue des familles1 traverse depuis une bonne année une période difficile : sources des problèmes, la crise du secteur de la publicité (or Le Ligueur amène decette façon des rentrées substantielles à la Ligue) et la diminution du volume des membres, et donc des ressources générées par leurs cotisations. Àl’ordre du jour, changement de président, compression du personnel, réaménagement des statuts, et autres mesures de réorganisation.
« On remarque que l’adhésion à la Ligue est très souvent liée à la naissance et à la petite enfance, explique Édouard Desmed, nouveauprésident de la Ligue. Nous avons une série de produits qui peuvent accompagner l’entrée dans le rôle de parent. Ce qui fait que l’adhésion est trèssouvent abandonnée lorsque l’enfant grandit. Les gens ne savent pas vraiment pourquoi ils ne renouvellent pas leur adhésion à la Ligue. Ce sera un travail à menerpour bien faire apparaître que nous sommes une association de solidarité pour toutes les personnes dans leurs liens privés, dans leur vie familiale et de proximité. Nousdevons convaincre de notre action au-delà de la petite enfance : santé, fiscalité, consommation. La Ligue est une association qui a plus de 80 ans. Nous figurons comme une sortede parastatal, ce qui nous dessert parfois. Nous sommes tellement bien établis institutionnellement que nous appartenons à la mémoire collective et lorsqu’on affirme nosdifficultés, cela prend une dimension assez importante. »
Édouard Desmed, instituteur bruxellois, a suivi un parcours « traditionnel », comme il le dit lui-même, devenant formateur d’enseignants. Aujourd’hui, il termine sacarrière comme formateur d’infirmières et de logopèdes. Sa carrière de formateur, il l’a menée dans la province de Hainaut, insistant sur sa doubleappartenance wallonne et bruxelloise. Il arrive à un moment difficile pour la Ligue mais garde foi en cette « structure complexe mais passionnante ».
Sa mission aujourd’hui : développer quatre axes stratégiques :
> « Proximité » : animer l’implantation de la Ligue dans quasi toutes les communes de Bruxelles et de Wallonie et leurs réseaux de bénévoles.
> « Action politique » : concertation, lobby et expertise sur des questions d’éducation, de politiques familiales, de mobilité, de culture, etc.
> « Médias » : le Ligueur et ses publications et coéditions, et le développement d’un portail des familles.
> « Services et avantages » : timbres-ristourne, cartes de chemin de fer, cartes de téléphone, etc., « mais là aussi nous devons resituer les choses, explique ÉdouardDesmed. Nous avons ainsi développé l’idée d’une carte ‘famille’, qui serait à la fois l’occasion d’avantages pour les familles mais qui nous permettraitaussi une meilleure connaissance des familles, de leurs besoins, de leur consommation. Cette carte à puce alimenterait la fonction que nous aimerions développer, celled’observatoire de la famille. Que veulent les familles? Que sont-elles? Quelles sont leurs souffrances, leurs besoins? »
« Nous voulons rester fidèles à ce que nous avons toujours été et à ce qui nous a toujours orientés, conclut le nouveau président. C’est cetteidée de famille. Nous constatons qu’il y a de plus en plus un besoin de lien, comme en témoigne le regain de la natalité et des mariages en France. En 2000 dans nos statuts, nousavons défini pour la première fois la famille comme lieu d’échange, de solidarité et de développement personnel. Si, pour reprendre les mots d’un sociologuefrançais, la famille est ‘un laboratoire de la modernité’, c’est parce qu’elle a tenté de réaliser (et peut-être est-elle en mesure de le faire?) les deux dimensionsde la modernité : l’épanouissement personnel et les solidarités du lien. Nous devons continuer de valoriser et de promouvoir la famille en tant que lieu decitoyenneté, de solidarité. Les grands principes de la démocratie s’y retrouvent. »
1 La Ligue des familles, rue du Trône 127 à 1050 Bruxelles, tél. : 02 207 72 11, site Web : http://www.liguedesfamilles.be
Archives
"Édouard Desmed : "La Ligue des familles doit convaincre de son action au-delà de la petite enfance.""
Thomas Lemaigre
04-03-2002
Alter Échos n° 115
Thomas Lemaigre
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