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Étude du Serv : il reste des « niches » de demandeurs d’emploi

À l’heure où les Flamands se préoccupent de plus en plus de la problématique des fonctions critiques et des offres d’emploi insatisfaites, leSociaal-Economische Raad van Vlaanderen (Serv)1 sort son rapport bisannuel sur l’emploi et estime qu’il reste plusieurs « niches » de demandeurs d’emploi.

02-07-2008 Alter Échos n° 255

À l’heure où les Flamands se préoccupent de plus en plus de la problématique des fonctions critiques et des offres d’emploi insatisfaites, leSociaal-Economische Raad van Vlaanderen (Serv)1 sort son rapport bisannuel sur l’emploi et estime qu’il reste plusieurs « niches » de demandeurs d’emploi.

En Flandre, le nombre de demandeurs d’emploi est tombé en dessous des 150 000 alors que le nombre d’offres insatisfaites atteint tout doucement les 50 000 au VDAB. Le serviced’études du Serv, le Conseil social et économique de Flandre, examine le problème dans son rapport SERA. Celui-ci paraîtra dans sa totalité en septembre maisle Serv publie déjà des « recommandations politiques » sur son site web2, entendant ainsi peser sur les négociations qui s’annoncent autour de larégionalisation de la politique de l’emploi.

Les auteurs notent qu’en Flandre, le taux d’emploi des 15-64 ans est de 66,1 %, en légère croissance d’année en année. C’est mieux qu’ausud du pays, mais moins bien qu’au Danemark et aux Pays-Bas, avec respectivement 77 et 76 %. Mais le Serv note qu’il existe encore, en Flandre même, quatre catégories depersonnes susceptibles de fournir davantage d’actifs : les femmes, les plus de 50 ans, les allochtones et les « handicapés du travail » (arbeidsgehandicapten).

Les femmes entre 15 et 64 ans sont actives à 58,3 % (contre 54,8 % en 2001). En 2011, ce sera 61,5 %, soit 190 000 femmes de plus qu’en 2001. L’augmentation du tauxd’activité est surtout sensible chez les plus jeunes – pour les femmes dans la vingtaine ou la trentaine, on oscille entre 75 et 80 % – mais elle commence aussi à sefaire sentir chez les plus de 40, ou même 45 ans. Or les pouvoirs publics n’accordent que peu d’attention à cette catégorie, selon le Serv. Le Serv estime que pour lastimuler, la clé réside dans des aménagements permettant de mieux combiner travail et vie de famille : organisation plus souple du travail, possibilitéssupplémentaires d’accueil à l’enfance.

Plus de 50 ans

Les plus de 50 ans constituent le plus gros réservoir de main-d’œuvre potentielle : 750 000 Flamands entre 50 et 64 ans ne sont pas ou plus actifs, pour la plupart demanière définitive. Il ne s’agit pas seulement de chômeurs ou de prépensionnés. Certains sont déjà pensionnés, ont étédéclarés inaptes au travail ou sont au foyer. Or l’attention des politiques ne va que vers les chômeurs de plus de 50 ans, soit moins de 10 % des inactifs de lacatégorie. De plus, il s’agit d’un groupe très hétérogène et, pour la plus grande partie, de chômeurs de longue durée (plus de deux ans) etpeu qualifiés. Le Serv demande que l’on fasse mieux la distinction entre ceux qui sont relativement faciles à réinsérer, d’une part, et ceux quiprésentent des problèmes (médicaux, sociaux ou même psychiques) plus lourds, d’autre part.

Concernant ceux du premier groupe, il convient de mettre en valeur leur expérience et leurs compétences. Pour les autres, des programmes d’aide individuels sont plusappropriés. Il faut aussi des stimulants pour les entreprises : le Serv plaide pour des primes à l’engagement et une mise en avant de « bons exemples » plutôtque pour un système de quotas. Par ailleurs, il estime qu’il faut aussi inciter les entreprises à garder plus longtemps leur personnel. Patronat et syndicats mettent encore enavant les concepts de politique du personnel appropriée, d’orientation de carrière et d’outplacement.

Enfin, pour les deux autres catégories, les allochtones et les handicapés du travail, les chiffres ne sont pas bons : le taux d’activité, toujours pour les 15-64 ans,dépasse à peine les 40 % dans les deux cas. La problématique des immigrés hautement qualifiés a déjà été évoquée (cf.Alter Échos n° 253). La seconde catégorie est moins connue. Par « handicapés du travail », on entend des personnes avec un niveau de qualificationexceptionnellement bas ou cumulant des problèmes sociaux et/ou psychiques : par exemple, des toxicomanes ou des ex-détenus. Selon le VDAB, ils sont quelque 27 000 en Flandre. Lespartenaires sociaux reconnaissent qu’il faudra beaucoup de plans de diversité pour améliorer leur taux d’activité. Ils estiment que les pouvoirs publics doivent– en tant qu’employeurs – faire un effort particulier et promettent de combattre ensemble toutes les formes de discrimination mais, ici non plus, ne veulent pas entendre parler dequotas.

D’après De Morgen et De Standaard.

1. Serv :
– adresse : rue de la Loi, 34-36 à 1040 Bruxelles
– tél. : 02 209 01 11
– courriel : mmuylle@serv.be
– site : www.serv.be

2. www.serv.be/webteksten/SERV/SERA%20arbeidsmarkt.pdf

Pierre Gilissen

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