À l’école de devoirs, on n’apprend bien plus qu’à faire des maths ou des conjugaisons. Pour cela, il faut des moyens.
Le printemps des écoles de devoirs vient de s’achever. Pendant une semaine complète, les écoles de devoirs ont ouvert leurs portes afin de montrer au public qu’elles ont bienplus à offrir que du soutien scolaire classique.
Telle que définie par la réglementation, l’école de devoirs est « une structure d’accueil des enfants et des jeunes de 6 à 18 ans, indépendante desétablissements scolaires et participant à la vie d’un quartier, qui développe, en dehors des heures scolaires, sur la base d’un projet pédagogique et d’un plan d’action etavec le soutien d’une équipe d’animation qualifiée, un travail pédagogique, éducatif et culturel de soutien et d’accompagnement à la scolarité et formationcitoyenne ». Traduit en deux mots : « L’école de devoirs, ce n’est pas l’école après l’école », résume Stéphanie Demoulin,coordinatrice de la Fédération francophone des écoles de devoirs (FFEDD)1. L’objectif avant tout, c’est d’apprendre à apprendre.
Force est de constater que le message passe mal auprès de certains parents. Au-delà du soutien scolaire à proprement parler, les écoles de devoirs proposent desateliers d’écriture, des cours de cuisine, des animations artistiques en tout genre. « Mais certains parents vont jusqu’à s’opposer à ce que leurs enfants participentà ces activités créatives », regrette la coordinatrice de la fédération.
On peut se demander si le terme école des devoirs ne participe pas à entretenir la confusion. D’autant plus « qu’un nombre croissant d’organisations et mêmed’écoles utilisent le terme en ne proposant effectivement que du soutien scolaire. »
Mais n’y a-t-il pas, tout simplement, trop de devoirs ? « Certains enfants quittent l’école de devoirs après deux heures sans encore avoir terminé ! Il y a unepression énorme sur eux. Reste peu de temps pour d’autres activités. Il faut aussi interpeller l’enseignement ». Gageons que les écoliers ne diront pas lecontraire…
Bénévoles, mais quand même
Bonne nouvelle pour les écoles de devoirs ! Ce 12 mai, le ministre communautaire de l’Enfance, Jean-Marc Nollet (Écolo)2 vient d’annoncer une augmentation de 10 % desmoyens alloués à leur fonctionnement. « Mais même comme cela, les écoles de devoirs manquent toujours d’argent. Il faut aussi professionnaliser les encadrants ettrouver des moyens pour inciter le personnel à se former », souligne-t-on à la fédération.
Le secteur des écoles de devoirs a longtemps été négligé. Bien qu’elles existent depuis plus de vingt ans, les écoles de devoirs ne reçoivent unfinancement structuré que depuis 2004, date du premier décret de la Communauté française. Aujourd’hui encore, les équipes pédagogiques sontconstituées pour moitié de bénévoles. « C’est une richesse de travailler avec des bénévoles et on le revendique ! Mais c’est aussi difficileà gérer en terme de turn-over. Et trouver des bénévoles dans les régions rurales n’est pas toujours évident. »
Après avoir subi un léger lifting en 2007, notamment pour réaffirmer leur rôle émancipateur, le décret des écoles de devoir connaîtra unenouvelle version fin 2011. Date qui n’est pas fixée par hasard puisque l’ONE doit avoir un nouveau contrat de gestion début 2012.
Les écoles de devoirs viennent de se réunir une première fois pour évaluer le décret en vigueur. Parmi les vœux pour 2011 : êtresubventionnées pour les prestations qu’elles effectuent le week-end et pour le travail réalisé auprès des jeunes de quinze à dix-huit ans.
1. Fédération francophone des écoles de Devoirs :
– adresse : rue Saint-Nicolas, 2 à 5000 Namur
– tél. : 081 24 25 21
– courriel : info@ffedd.be
– site : www.ffedd.be
2. Cabinet de Jean-Marc Nollet :
– adresse : place des Célestines, 1 à 5000 Namur
– tél. : 081 32 17 11
– courriel : info-nollet@gov.wallonie.be
– site : http://nollet.wallonie.be