Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Edito

Agora 2.0

Le week-end du 10 et 11 janvier, entre 4 et 5 millions de Français sont descendus dans les rues de l’Hexagone pour rendre hommage aux victimes de Charlie Hebdo. Et en quelques heures à peine, des centaines de milliers de profils Facebook s’ornaient de bandeaux noirs: Je suis Charlie, Je ne suis pas Charlie, Je suis Ahmed, Je suis 1080… En ces temps troublés et mouvants sur le plan tant économique, social que politique, l’envie d’une démocratie plus participative trouve sur la Toile un écho dont on ne peut que se réjouir. Même si les idées les plus progressistes y côtoient parfois les plus réac et les discours les plus nuancés y fréquentent les plus simplistes…

03-02-2015
© Flickrcc Charles Talbot

Le week-end du 10 et 11 janvier, entre 4 et 5 millions de Français sont descendus dans les rues de l’Hexagone pour rendre hommage aux victimes de Charlie Hebdo. À Bruxelles, ils étaient plus de vingt mille. Des manifestations se sont organisées à Madrid, Dublin, Stockholm. Mais aussi plus loin de chez nous, à Lima, Moscou ou Calgary. L’émotion suscitée par les attentats contre les dessinateurs a provoqué des défilés avec lesquels même les plus grands événements sportifs ne parviendraient pas à rivaliser!

En quelques heures à peine, des centaines de milliers de profils Facebook s’ornaient de bandeaux noirs: Je suis Charlie, Je ne suis pas Charlie, Je suis Ahmed, Je suis 1080… Sur les réseaux sociaux, les échanges faisaient rage autour la liberté d’expression, de l’intégration, de la géopolitique, de la place de la religion dans la société, du rôle de l’éducation et autres thèmes majeurs de société. On like, on partage, on commente, on s’insurge, on désapprouve, on s’emporte, on s’énerve… Et c’est tant mieux!

Aujourd’hui, de nouveaux outils émergent pour permettre aux citoyens de se réapproprier le pouvoir sur des enjeux traditionnellement défendus par les représentants politiques, les organisations militantes, le monde associatif. Les actions de réparation collective à l’américaine débarquent en Belgique (lire l’article «Les assocs ne rouleront pas en class actions»), de nouveaux mécanismes de consultation sont mis en place, à la Région wallonne (lire l’article «Consultation populaire: 100.000 Wallons, sinon rien?») comme à l’Europe (lire «L’Europe à l’initiative?»). Grâce à cette formidable caisse de résonance virtuelle que constitue l’internet, les médias citoyens connaissent un essor sans précédent. Partageant la volonté d’en découdre avec les politiques d’austérité, des collectifs organisés de façon spontanée rencontrent un succès quasi instantané (lire l’article «Indignés, G1000, Tout autre chose: de ‘simples’ citoyens?»).

En ces temps troublés et mouvants sur le plan tant économique, social que politique, l’envie d’une démocratie plus participative trouve sur la Toile un écho dont on ne peut que se réjouir. Même si les idées les plus progressistes y côtoient parfois les plus réac et les discours les plus nuancés y fréquentent les plus simplistes…

Sandrine Warsztacki

Sandrine Warsztacki

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)