2022 a commencé pour notre magazine par un anniversaire, celui de notre 500e numéro. Pour ce numéro, nous osions affirmer que nous faisions «du journalisme debout», en annonçant que la rédaction allait amorcer en cette année une réflexion sur son identité. Une réflexion d’autant plus nécessaire pour un média comme le nôtre, qui fait depuis 27 ans du journalisme social, que les univers médiatiques et associatifs, deux mondes dans lesquels nous évoluons, ne cessent de se modifier en profondeur.
Déjà, la rédaction s’inquiétait de voir ce journalisme social comme une espèce médiatique en voie de disparition. «On peut s’en inquiéter si l’on regarde les productions des médias généralistes qui diversifient peu leurs sources, qui pensent d’en haut, oubliant de tendre le micro à toute une frange de la société, à l’heure où la confiance démocratique se délite», écrivions-nous alors.
Devant cette inquiétude, la rédaction d’Alter Échos n’imaginait pas qu’elle risquait, elle aussi, de devenir une espèce médiatique en voie de disparition.
L’Agence Alter a été, cette année 2022, en proie à de graves difficultés financières qui ont mis en péril la poursuite de ses projets, dont la publication de votre magazine. Augmentation du coût du papier, des coûts de production au sens large, transformation des habitudes d’achat et de lecture, modification des formes de subsidiation, voici une partie des facteurs qui nous fragilisent et pourraient hélas mettre un terme définitif à notre existence.
L’Agence Alter a été, cette année 2022, en proie à de graves difficultés financières qui ont mis en péril la poursuite de ses projets, dont la publication de votre magazine.
Pour redresser la barre face à cette urgence, tout en maintenant la qualité de nos publications, l’Agence Alter a dû faire sauter deux éditions de notre magazine, celles du mois de mai et de novembre, sans impacter pour autant nos abonnés. À cette mesure s’ajoutent la diminution du nombre de pages du mensuel ou encore celle du temps de travail des membres de la rédaction et de l’Agence. Malgré ces mesures, le compte est loin d’être suffisant pour poursuivre le travail mené par Alter Échos depuis 27 ans. Votre magazine – qui fait partie de la petite famille de la presse indépendante et engagée rassemblée au sein du collectif Kiosque – est réalisé par une équipe de journalistes salarié(e)s organisée en gouvernance horizontale, qui travaille avec passion et professionnalisme, qui allie rigueur, honnêteté et défense de la justice sociale, avec une attention particulière aux inégalités et à l’exclusion.
Dans une société en crises, une information indépendante et critique est plus que jamais nécessaire. Tout comme le journalisme social, ADN d’Alter Échos, qui relève de l’intérêt public dans une société démocratique. Face aux inégalités sociales qui se creusent, l’un des moyens d’y faire face est d’informer les personnes sur leurs droits, d’aborder en profondeur les réalités vécues par les citoyen(ne)s, de mettre en lumière le travail réalisé sur le terrain.
C’est pour toutes ces raisons que la rédaction a prévu de «fabriquer» dix numéros en 2023, comme une année normale, en espérant voir notre situation financière se rétablir rapidement. Mais pour que 2023 soit encore l’année du journalisme debout, nous avons besoin du soutien de nos lecteurs, de nos abonnés pour produire une information critique de qualité. Soutenez-nous! (Ré-)abonnez-vous et parlez d’Alter Échos autour de vous! Vous trouverez en fin de numéro notre offre d’abonnement. Nous comptons sur vous!
