Assises, états généraux et plan/pacte/commission occupent/consultent/se concertent. Que penser des grands-messes de secteur? On reproche trop souvent aux personnes politiques d’agir dans la précipitation pour ne pas souligner et apprécier leur volonté d’un moment faire le point, sereinement. Ces instants de pause, ces rencontres entre politiques et professionnels, ces instants de réflexion sont nécessaires pour repenser les piliers de nos sociétés (enseignement, culture,…)
C’est l’occasion d’avoir un peu d’humilité, d’écouter les acteurs de première et deuxième ligne, de construire avec eux des solutions, d’améliorer ce qui peut l’être, et d’abandonner ce qui doit l’être.
Mais qu’a-t-on retenu des Assises de l’interculturalité (2010)? Qu’est-ce qui est sorti des États généraux de la culture (2005)? Le PRDD (Plan régional de développement durable) est-il autre chose qu’une vaste blague ? Et le Contrat pour l’école (2005), ancêtre pas si grabataire du Pacte d’excellence, qu’en reste-t-il ? Après tant de réflexions, les pistes de solutions et dissensions ne sont-elles pas esquissées ? Ne faut-il pas surtout choisir, trancher dans la chair, enfin réjouir et décevoir? Pourquoi faut-il requestionner les constats pour les répéter? Pourquoi ces grands rendez-vous sectoriels doivent-ils toujours avoir lieu en début de législature? Pourquoi l’amorce et le rythme des réflexions d’un secteur doivent-ils se calquer sur l’arrivée d’un nouveau ministre et la durée d’une législature? Pourquoi les suivis sont-ils rares et les évaluations inexistantes ?
En politique, l’immobilité est forcément coupable, le calme lénifiant et la discrétion suspecte. Il faut donc agir. Réunir donne l’impression de penser et (faire) bouger donne l’impression de gérer. Comme avec le carrousel des SDF carolos invités à faire tourner l’insoutenable visibilité de leur pauvreté, comme avec les jeunes défavorisés invités à minifooter au lieu de s’émanciper, comme avec les chômeurs invités de formation en activation à prouver leur motivation (à défaut de trouver une profession).
Au final, aurions-nous tort de craindre la consultation ? Si tu n’as pas d’argent, si tu n’as d’idées, si tu ne veux pas choisir, alors consulte. À défaut de souffle, un peu de vent ?