Google a mis sur pied un système qui permet de proposer des mots pour ‘taguer’ vos photos. Ce logiciel muni de la batterie classique d’algorithmes a eu l’indélicatesse de proposer «gorille» pour la photo de personnes noires. La twittosphère qui n’en demandait pas tant s’est donc déchaînée. Excuses et courbettes rentrantes de la firme américaine, bien sûr. Et conclusion amusée: ces sacrés algorithmes nous ont joué un mauvais tour, mais ils n’avaient pas de mauvaises intentions. Manquerait plus que les algorithmes aient des intentions maintenant…
Cet incident, bénin, amène à réfléchir sur le progrès que nous souhaitons vivre. Chaque «nouveauté» technologique est appelée «avancée», mais sommes-nous certains de vouloir prendre la direction du toujours plus de numérique, de pixels et autres intelligences artificielles? Est-il vraiment si anecdotique de se faire traiter de gorille par une machine?
Peut-on réinterroger cette avancée sans sombrer dans une nostalgie des temps révolus, sans se faire incendier d’arriéré des cavernes?
Pour en venir au dossier d’Alter Échos, de nombreux «progrès» mécaniques ont allégé la charge du fermier. Mais ils ont également plombé le sol par une sursollicitation des terres, une eutrophisation des champs.
Il existe un principe qui fait bien marrer tous les subalternes, c’est le principe de Peter qui dit que «dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence». La logique est la suivante: un employé qui est compétent est promu, jusqu’à ce qu’il ne soit plus à la hauteur de la tâche.
Ce principe pourrait-il être appliqué aux sociétés? On progresse jusqu’à ce qu’on bloque. Un blocage à quel prix?
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