La Ville de Mouscron vient de terminer son étude préliminaire à un projet de cité bioclimatique à caractère social. La phase de réalisation estprévue pour 2006.
En janvier 2004, la Ville de Mouscron lançait une étude relative à la construction d’une cité bioclimatique à caractère social, proche du centre-ville.« L’idée n’était pas de faire un logement témoin que l’on visite, explique Christophe Deneve, responsable de la cellule Environnement de la Ville de Mouscron1,mais d’appliquer un principe et de montrer que cela fonctionne. D’où l’idée de construire une cité bioclimatique. Outre 34 logements durables, elle comptera aussi unbâtiment public : un pôle technologique en bioclimatique, chargé de la promotion de la consommation basse de l’énergie. » Ce bâtiment prendra la forme d’unpavillon d’accueil et hébergera une bibliothèque, une salle d’expositions, des documents spécifiques à la bioconstruction…
A l’origine du projet
Tout le projet part d’une rencontre – cinq ans plus tôt – avec Philippe Dutilleul, journaliste RTBF ayant réalisé de nombreux documentaires sur les effets polluantsdes émissions de dioxyde de carbone pour le compte de la Communauté européenne. Il s’inspire aussi des travaux de HQE (haute qualité environnementale – un conceptfrançais) dans la construction.
Pour l’équipe de la cellule Environnement, « il fallait réfléchir à la manière d’appliquer ce projet à Mouscron en contournant l’a priori de baseselon lequel la bioconstruction coûte cher. Il fallait donc prouver que cela reste abordable. Tout est pris en compte dans les calculs initiaux (consommation future, etc.), ce qui permet de sefaire une idée du coût réel ».
Une réalisation pour 2006
« Le projet, baptisé « Eléa, la nature, ma maison »2, a pour objectif d’aboutir à un modèle qui soit applicable ailleurs, poursuit Christophe Deneve. Larédaction d’un cahier des performances permet à tout promoteur de maîtriser tous les aspects sociaux, économiques et environnementaux. Maintenant que le cahierd’études pour la Région wallonne est terminé, un appel d’offres destiné à la promotion de ce projet a été lancé, à destination desentrepreneurs. Il s’agit de projets en ossature bois. La première poutre devrait être placée en 2006. »
Le caractère social se traduira, entre autres, en termes de mixité de logements (moyen et social). « Il n’est pas question de créer un ghetto, précise encorenotre interlocuteur. Il s’agira d’une construction privée, à laquelle la société de logement social de Mouscron rachèterait quelques logements. Il y aégalement un projet de jardins collectifs et un partenariat sur la sensibilisation à l’utilisation rationnelle de l’énergie, avec le projet « Habiter malin, charges en moins »porté par la Société wallonne du logement. De son côté, la Confédération de la construction wallonne a tâté le terrain auprès desentrepreneurs et il y a un intérêt pour ce marché qui s’ouvre, car il accroît les possibilités de relance du secteur. »
Le financement du projet est assuré par la Région (Phasing Out/Objectif 1) et l’Europe (Feder), tandis que la Ville met du personnel à disposition du projet. En outre,propriétaire du terrain, elle le cédera au prix de 75 euros/m2 au lieu de 120-150 euros qui est la moyenne dans la région.
Management environnemental
Le site d’Eléa a fait l’objet d’une évaluation multicritère dans une optique de management environnemental. Le critère prédominant du « transport induit» a été retenu : utilisation des commerces et des services situés à proximité du centre-ville, prise en compte des noeuds routiers, ferroviaires et detransports en commun pour appréhender le trafic quotidien domicile-travail, etc.
Des recommandations ont également été formulées pour orienter le projet : favoriser les modes de déplacement doux (marche à pied, vélo, roller,transports en commun…) pour réduire les effets polluants ; favoriser la collecte sélective des déchets à la source, avec possibilité de stockage temporaire dansun local extérieur ; promouvoir l’utilisation rationnelle de l’énergie, via l’amélioration des équipements énergétiques, le recours aux énergiesrenouvelables ou encore la limitation de la pollution atmosphérique grâce aux générateurs à combustion ; privilégier la qualité environnementale desaménagements extérieurs ;…
Signalons encore que la concrétisation de ces effets bénéfiques nécessite aussi une dynamique sociale organisant la répartition des tâches et la gestion dulotissement avec ses habitants.
1. Cellule Environnement – Ville de Mouscron – Rue de la Vellerie, 133 à 7700 Mouscron –tél. : 056 86 01 50 – fax : 056 86 01 59 – courriel : cel.env@mouscron.be
2. En référence à un personnage de Barjavel qui se projette dans le futur.