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Ellipse, centre de resocialisation en postcure, inquiet pour son financement

Depuis 15 ans, l’asbl Ellipse1 a pour défis quotidiens la lutte contre la toxicodépendance et les assuétudes. Le centre résidentiel de postcure, situédans une ferme à Morlanwelz et à La Louvière, s’interroge cependant sur son avenir.

01-06-2007 Alter Échos n° 230

Depuis 15 ans, l’asbl Ellipse1 a pour défis quotidiens la lutte contre la toxicodépendance et les assuétudes. Le centre résidentiel de postcure, situédans une ferme à Morlanwelz et à La Louvière, s’interroge cependant sur son avenir.

Une ferme résidentielle, entièrement réaménagée, à Carnières. C’est là que l’asbl Ellipse, accueille depuis près de 15 ans, enpermanence, 25 personnes (garçons ou filles), usagers de drogues (licites ou illicites) et d’alcool. Hébergés en chambre individuelle, les résidents y sont acteurs de leurpropre changement, dans une approche clinique au cas par cas. « Le self-help est la base de tous les centres de postcure, explique Stéphane Luisetto, directeur de l’asbl. Nosrésidents vivent en communauté sur la base d’une psychothérapie institutionnelle axée sur la parole (en groupe) et un important travail individuel. »

Concrètement, les patients suivent une cure de neuf mois, scindée en trois phases, avec abstinence de consommation. Les deux premiers mois marquent une rupture totale avec le milieu,à l’exception du droit de visite pour les personnes ayant des enfants. La deuxième phase, de quatre mois, est davantage orientée sur l’approche psychologique. « La personnese centre sur elle-même, essaye de trouver les causes et les origines de sa consommation », explique Christophe Megali, assistant social. La troisième phase est celle de laréinsertion. « Les assistants sociaux jouent un rôle prépondérant pour préparer la sortie. Le résident doit élaborer un projet social (logement,emploi, formation, suivi ambulatoire, etc.). »2

Les éducateurs travaillent plusieurs types d’activités, réparties par secteurs : l’hygiène, la cuisine, les activités intérieures (peinture,maçonnerie), extérieures (jardinage), auxquelles s’ajoutent des activités sportives et culturelles (footing, foot, squash, médiathèque, etc).

S’en sortir en développant d’autres projets

La difficulté pour le centre de postcure, apparaît avec la réductions du budget lié aux assuétudes. « Les mesures de corrections budgétaires prisespar le ministre de tutelle, Rudy Demotte, ont conduit à une réduction du financement des patients à concurrence de 10 %, constate Stéphane Luisetto. Cela représentequatre équivalents temps plein soit 8% de notre personnel, alors que le budget assuétudes est en équilibre dans une enveloppe fermée. »

Afin d’assurer sa pérennité, le centre a introduit un projet « parentalité toxicomanie » dans le cadre du Fonds des assuétudes, créé fin20063. « Il s’agit d’un projet d’une grande visibilité sociale, souligne le directeur. Nous voulons préparer la formation des enseignants aux assuétudes.Pourquoi ne pas installer un pont avec les écoles ? Préparer aussi la formation et l’information du personnel pénitentiaire. Et nous envisageons le développement d’uneantenne psychosociale d’aide aux familles et à l’entourage dont un des enfants est touché par la toxicomanie ou l’alcoolisme. Nous prenons par ailleurs en charge les mamans toxicomanesavec enfant, plutôt que d’entrer dans une spirale de séparation.»

1. Centre de revalidation, rue du Houssu, 99 à 7141 Carnières –
tél. : 064 441720 – contact : Stéphane Luisetto (directeur) –
Centre Ambulatoire, rue de Belle-vue, 83 à 7100 La Louvière –
tél. : 064 22 48 90 –
Le centre résidentiel est conventionné Inami pour personnes toxicomanes et/ou alcooliques et le Centre ambulatoire est agréé pour l’aide aux individus et à leurfamille par la Région wallonne. Site : www.asblellipse.be

2. L’équipe d’éducateurs se compose de quinze personnes, quatre assistants sociaux et un psychologue.
3. Auparavant il s’agissait du Fonds pour les victimes du tabagisme. L’arrêté royal du 28 décembre 2006, fixe les modalités d’attribution du Fonds de lutte contre lesassuétudes. Il est entré en vigueur le 19 février.

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