Citizen Jobs, le salon de l’emploi dans le non-marchand, se tient le 22 mars prochain à Tour et Taxis. L’occasion de faire le point sur un secteur en plein essor.
Citizen Jobs, c’est le salon de l’emploi dans le non-marchand. Qu’est-ce à dire ? Au sens strict du terme, le non-marchand est constitué de l’ensemble des activitésprivées non commerciales, soit les associations (ASBL) et les fondations. Dans une acception beaucoup plus large, on pourra y inclure les administrations et services publics, l’enseignement etla santé.
En fait, pour Nathalie Kother, directrice d’Ideji1 – l’association organisatrice de Citizen Jobs – l’important est le caractère citoyen de l’emploi.Concrètement, à Citizen Jobs on retrouvera des associations, des services publics et des entreprises d’économie sociale.
Dans ce secteur, explique Nathalie Kother, « le capital humain l’emporte sur le capital financier. La finalité du travail, ce sont les services rendus à lacollectivité et aux individus ».
Le sens, les valeurs
Le sens, les valeurs, voilà qui attire de plus en plus de travailleurs. Et c’est tant mieux, car le secteur non marchand connaît une progression du nombre d’emploiscréés plus importante que l’économie en général (voir encadré). Mais il n’y a pas que la quête de sens qui plaide en faveur de l’emploi dans lenon-marchand.
Son aspect moins formel le rend accessible à des personnes dont le niveau de formation ne correspond pas forcément au job qu’elles exercent. Et l’aspect formation et auto-formationséduit aussi les candidats potentiels.
Des atouts importants, qui viennent contrebalancer le niveau de revenu plus faible que dans les autres secteurs d’activité (voir aussi encadré). Nathalie Kother relativise toutefois,rappelant d’abord que, comme partout, des barèmes doivent être respectés, et soulignant en outre que, selon la commission paritaire dont on relève, il est fort possibled’avoir un revenu plus modeste dans le secteur privé.
Enfin, une série de métiers apparaissent captifs du secteur non marchand, relève Bernard De Backer, sociologue à l’APEF2 (Association paritaire pour l’emploiet la formation). De fait, les assistants sociaux et, d’une manière générale, les métiers qui relèvent du psycho-social, s’intègrent plus rarement dans lesecteur privé. Bernard De Backer attire en outre l’attention sur les fonctions périphériques au cœur de métier du non-marchand. Les fonctions administratives, decommunication ou même de direction sont sans doute moins bien rémunérées que dans le privé.
De plus en plus de monde
Quoi qu’il en soit, le non-marchand attire donc de plus en plus, au point qu’une agence de recrutement spécialisée dans le secteur s’est lancée sur le web il y a trois ans.AlterJob3 – c’est son nom – compte environ 2 600 clients recruteurs et 30 000 visiteurs enregistrés. Sur ces 30 000 visiteurs, un petit 10 000 sont actifs, ils ontlaissé leur CV et se déclarent libres pour un nouvel emploi. 20 % de ces 10 000 personnes prêtes à se lancer dans un nouveau job ont déjà un emploi,relève Stefan De Keyser, fondateur et directeur d’AlterJob.
Au salon Citizen Jobs, les visiteurs pourront aussi partir à la recherche d’un nouvel employeur. Le salon se veut, en partie seulement, une bourse à l’emploi. En partie seulement,car son objectif est principalement d’informer. Mais se contenter d’informer des visiteurs qui sont parfois en recherche d’emploi depuis un an est mal vécu…
De nombreux intervenants du secteur non marchand – CPAS, administrations communales, entreprises d’économie sociale, etc. – participeront donc à plusieurs tables rondesd’information.
Salon Citizen Jobs : www.citizenjobs.be
La Fondation Roi Baudouin a publié en 2008 une vaste étude donnant une image chiffrée du secteur non marchand en Belgique. En voici quelques donnéesmarquantes :
• Nombre d’emplois équivalent temps plein (ETP) dans les ISBL (institutions sans but lucratif : associations et fondations) en 2004 en Belgique : 368 300
• Proportion par rapport à l’emploi salarié total en Belgique : 10,5 %
• Evolution du nombre d’équivalents temps plein actifs dans les ASBL de 1998 à 2005 en Belgique : + 78 567,7, soit une hausse de 22,5 % contre une hausse de 8,4 %pour l’emploi total
• Coût salarial horaire dans les ISBL en 2004 : 25,4 euros (29,5 euros pour l’ensemble de l’économie ; 28,9 euros pour les administrations publiques)
• Nombre d’emplois dans les ASBL par 1000 habitants : 59,9 ETP à Bruxelles, 41,8 ETP en Flandre et 33,9 ETP en Wallonie
• Principales branches d’activités : éducation (38,2 %), action sociale (28,9 %), santé (19,8 %)
1. IDEJI :
– adresse : rue au Bois à 111150 Woluwe-Saint-Pierre
– tél.: 02/772.70.20
– courriel : ideji@ideji.be
2. APEF :
– adresse : quai du Commerce, 48 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02.250.38.57
– courriel : info@apefasbl.org
3. Alter Job :
– adresse : rue Becker 19 à 1040 Etterbeek
– tél. : 02/880.99.10
– courriel : info@alterjob.be