«Alors, on le rentre ou on ne le rentre pas, notre dossier de demande de subsides tout juste bouclé?», s’interrogeait sur les réseaux sociaux une directrice d’asbl au lendemain de l’annonce faite par Benoît Lutgen de refuser de continuer à gouverner avec le PS. Cette décision, ayant entraîné une nouvelle crise gouvernementale, ne rassure pas le secteur associatif, qui attend des subsides ou une décision finale sur des réformes débattues depuis de longs mois. Sur les réseaux sociaux, dans les couloirs et les bureaux des associations, l’inquiétude est palpable. «T’as des nouvelles des cabinets, toi?» «Mon poste dépend d’un projet qui doit être renouvelé cette année, je ne sais pas ce qu’il va se passer.» Du côté des fédérations d’employeurs, on dégaine les communiqués de presse. «L’importante réforme APE allait voir le gouvernement wallon adopter un texte en deuxième lecture cet été, après des tractations nombreuses qui n’étaient pas si loin d’un accord. L’ensemble des accords non marchands est également suspendu aux recompositions politiques», s’inquiète la Confédération des employeurs du secteur sportif et socioculturel (CESSoC). «De plus, les secteurs groupés au sein de la CESSoC sont nombreux à attendre la mise en œuvre, qui d’un nouveau décret ou d’une ordonnance, qui de nouveaux contrats-programmes, ou espèrent encore la signature de conventions ou l’évaluation entamée d’une politique sectorielle», ajoute la CESSoC.
On se demande bien où est passé là-dedans la bonne gouvernance qui semble si chère au président du CDH ?
Aux craintes financières, enjeu parfois vital pour les associations et les publics qu’elles accompagnent, s’ajoute l’incertitude qui pèse sur les grands chantiers entamés par l’actuel gouvernement. Quid de la réforme des baux à Bruxelles? Et celle sur le logement public en Wallonie? Du futur décret de l’Aide à la jeunesse? Du statut attendu pour les accueillantes d’enfants? Du pacte d’excellence? Du projet d’ordonnance pour l’économie sociale à Bruxelles? De la réforme du dispositif ACS? Et de tant d’autres dossiers que nous couvrons régulièrement dans nos colonnes. Nous tenterons d’évaluer, dans notre prochain numéro, l’impact de ce blocage sur les réformes en cours dans les matières que nous suivons dans Alter Échos.
Les membres du gouvernement ont beau vouloir se montrer rassurants, quand ils sont invités à s’exprimer dans les médias, arguant que les dossiers qui ne faisaient pas l’objet d’une polémique continueront à suivre leur cours jusqu’à nouvel ordre, on se demande où est bien passée la bonne gouvernance qui semble si chère au président du CDH.