Les dix instances de pilotage inter-réseaux de l’enseignement qualifiant en Communauté française ont été officiellement lancées ce 5 mars 2010à Charleroi. Le travail à effectuer reste cependant encore important.
On peut dire que la boucle est bouclée : un an et demi après la création du projet pilote de mise en place d’un bassin scolaire dans la zone du grand Charleroi,c’est dans la ville hennuyère qu’ont été officiellement lancées les dix instances de pilotage inter-réseaux de l’enseignement qualifiant enCommunauté française. Il faut dire qu’entre septembre 2008 (date de lancement du projet pilote) et aujourd’hui, du chemin avait déjà étéparcouru, notamment avec le vote du décret du 30 avril 2009 relatif à la création des instances déjà évoquées et qui généralisaitl’expérience carolo à l’ensemble de la CF.
Pour faire court, rappelons que l’ambition générale du projet est de revaloriser l’enseignement qualifiant et d’aboutir à un redéploiement progressifpertinent (au regard de l’offre globale de formation sur la zone concernée) et non concurrentiel de l’offre d’enseignement dans la zone concernée. Unredéploiement qui se doit d’être en accord avec le contexte socioéconomique des zones, et notamment les métiers en pénurie. Dans cette optique, le lancementdes dix instances de pilotage (qui couvrent en fait les dix zones d’enseignement que sont Bruxelles-Capitale, Nivelles, Huy-Waremme, Liège, Verviers, Namur, Luxembourg, Hainautoccidental, Mons-Centre et Charleroi-Hainaut Sud) est un premier cap.
Composées de représentants de l’enseignement confessionnel, de l’enseignement non-confessionnel, du CSEF (Comité subrégional de l’emploi et de laformation) ou de la CCFEE (Commission consultative formation emploi enseignement), du Forem ou d’Actiris, des syndicats de l’enseignement, de l’enseignementspécialisé, de l’enseignement de promotion sociale, de l’enseignement en alternance et de l’Ifapme ou du SFPME, ce sont elles qui sont notamment chargéesd’octroyer les incitants destinés à encourager les maintiens, créations ou cessions d’options prévus pour redéployer l’offre.
Plus de trois millions d’euros pour 2010
Néanmoins, si Marie-Dominique Simonet (CDH)1, ministre de l’Enseignement obligatoire de la Communauté française, annonce que toutes les instances ont tenuleur première réunion (une deuxième aura lieu courant du mois de mars) et qu’un budget estimé à 3 300 000 euros sera alloué au projet pourl’année 2010, de l’avis de certains intervenants, il reste encore du pain sur la planche. Il faut en effet encore identifier, pour chaque zone, les métiers en pénurieainsi que la méthodologie à appliquer par les instances. Quand on sait que les projets de redéploiement pour la rentrée 2011 doivent être rentrés pour le 15janvier de la même année et que dans ce contexte ladite méthodologie devrait, pour bien faire, être adoptée pour octobre 2010, le temps semble effectivementpresser.
Autre chose : la participation au processus est volontaire. Dans ce contexte et si l’on veut bien se souvenir que les réseaux sont souvent assez jaloux de leur indépendance, lapremière réunion de mars risque d’être plus que cruciale. « C’est à ce moment que l’on va voir si tout le monde, au sein des différentesinstances, est partant », nous dira d’ailleurs une source proche du dossier. D’autres petites tensions pourraient également surgir lorsqu’on en viendra à «toucher » aux options. « Concernant l’ajout de l’une d’entre-elles, cela ne devrait pas poser trop de problèmes. Mais pour ce qui est de “centrer” uneoption dans un établissement [NDLR ce qui devra donc logiquement amener un ou plusieurs établissements à abandonner cette même option], cela nécessitera un climat deconfiance propice », affirmera la même source.
Enfin, on notera pour conclure qu’une évaluation de l’initiative n’étant pas prévue par le décret, des pistes de travail allant dans ce sens serontdemandées aux instances. « Mais dans ce domaine, savoir comment on évaluera sera peut-être moins important que de savoir où [NDLR par quelle partie, quel organe]cette évaluation se fera », nous dira-t-on encore.
1. Cabinet de Marie-Dominique Simonet :
– adresse : place Surlet de Chokier 15-17 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 801 78 11
– courriel : marie-dominique.simonet@cfwb.be