Les alternatives à l’épargne bancaire classique se développent. Le Réseau financement alternatif a constitué des groupes de microépargnants pour faireconnaître ces formules qui permettent d’économiser avec le soutien de la communauté.
Quand on parle de microfinances, on pense souvent au microcrédit (lire AE n° 310 Microcrédit en Belgique : la croisée des chemins ?). Moins connue est son pendant, la microépargne. Cette formule, qui permet à despersonnes souvent exclues du système financier traditionnel de mettre un peu d’argent de côté tout en se soutenant mutuellement, a pourtant un bel avenir devant elle, à encroire le Réseau financement alternatif (RFA). Et pas que dans les pays en voie de développement !
En avril 2011, le RFA conduisait un projet-pilote à Bruxelles et en Wallonie visant à promouvoir la microépargne auprès des travailleurs à faibles revenus ou despersonnes arrivées au bout d’un processus de règlement collectif de dettes. « Alors que le taux de surendettement ne cesse de grimper, que les organismes de créditsont omniprésents, l’objectif est d’encourager des personnes à revenus modestes à épargner plutôt qu’à consommer à crédit »,souligne Thibault Monnier, chargé de communication pour le RFA.
Pendant une année, les participants étaient ainsi invités à épargner de petites sommes, entre 5 et 20 euros, de manière régulière. Pour lesappâter, ils se sont vu proposer un taux d’intérêt défiant toute concurrence : grâce au soutien de la Levi Strauss Foundation, ceux qui ont été au boutdu programme ont vu leurs économies majorées de 50 % ! En parallèle, les épargnants ont reçu des formations pour mieux cerner les avantages de l’épargne,individuelle ou collective, ainsi qu’une série de trucs et astuces pour éviter de recourir au crédit. « Sur 180 participants, plus de 100 ont suivi le programmejusqu’au bout », se félicite Thibault Monnier. Qui souligne que pour beaucoup, cette année a été une manière de retrouver confiance dans leurscapacités à économiser. « Certains cumulaient parfois plus de cinq crédits et ne pensaient vraiment pas être capables de pouvoir épargner lemoindre euro. »
Phase 2
A l’issue de cette première expérience positive, le RFA rempile pour un an. A la différence que, cette fois, les groupes ont été ouverts à un public pluslarge et que l’incitant financier de 50 % a été supprimé. Les participants ont le choix entre trois formules : le groupe de microépargne, la tontine, ou lacommunauté autofinancée.
Dans le groupe de microépargnants, les membres versent chaque mois la somme qu’ils souhaitent sur un compte commun géré par RFA. « Ainsi débarrassésdes discussions administratives concernant la gestion de leur compte, ils peuvent se concentrer sur les formations et l’échange de bonnes pratiques ».
Dans la tontine et la communauté autofinancée, en revanche, c’est au groupe d’autogérer son épargne. Les participants d’une tontine s’engagent à mettre chaquemois une somme fixe dans un pot commun. À la fin de chaque réunion, un membre touche la cagnotte. L’ordre de passage étant déterminé par tirage au sort. Enfonction que l’on se place dans les premiers ou les derniers bénéficiaires, on dira qu’il s’agit plutôt d’un crédit ou d’une épargne. Le système de la tontineest facile à mettre en place mais manque parfois de flexibilité.
Sorte de tontine améliorée, la communauté autofinancée fonctionne selon des règles similaires, à la différence que les membres décidentlibrement de la somme qu’ils versent chaque mois et que l’ordre des bénéficiaires n’est pas déterminé par le hasard mais les besoins de chacun.
1. Réseau financement alternatif :
– adresse : chaussée d’Alsemberg, 303-309 à 1190 Bruxelles
– courriel : info@rfa.be
– tél. : 02 340 08 60
– site : www.financite.be