Lancés le premier janvier de cette année, les « essais métiers » pourraient être généralisés aux EFT/OISP (entreprises deformation par le travail et organismes d’insertion socioprofessionnelle). Si l’interfédération des EFT/OISP1 se montre a priori favorable, elle attend d’en savoir plus surles intentions d’André Antoine (CDH)2, ministre de l’Emploi et de la Formation de la Région wallonne qui, lui, semble déjà se trouver une étape plusloin.
Présentés à la presse le 11 décembre 2009 à Nivelles, les essais métiers permettent aux candidats à la formation de« tester » trois ou quatre métiers en trois semaines avant d’opter pour l’un de ceux-ci. Cette initiative est censée répondre au fort taux d’abandon ou dechangement d’orientation (on parle de 15 % dans ce cas précis) en cours de formation par une mise en situation permettant de découvrir les réalités et les contraintesdu futur métier. Elle devrait concerner près de 800 stagiaires d’ici à 2011. Pour l’heure, elle est mise en place dans les centres de formation du Forem. Avant d’êtregénéralisée aux EFT/OISP ?
Si depuis lors plus aucune information n’a perlé à ce sujet, André Antoine répondait par l’affirmative lors de la conférence de presse de décembre.« Les essais métiers vont être généralisés aux EFT/OISP, disait-il alors. J’ai notamment rencontré l’Interfédé et nous en avonsdiscuté. » Contacté récemment à ce propos, Erik Mikolajczak, président de l’Interfédé, apporte quelques nuances aux déclarations duministre. « Nous avons effectivement rencontré le ministre, mais dans un autre contexte puisque cela se passait dans le cadre des problèmes de financement que nous avionsrencontrés en décembre. À cette occasion, la question des essais métiers avait été évoquée, mais cela n’avait pas été plusloin… »
Concernant lesdites difficultés financières, rappelons que le « nouveau » décret wallon relatif aux EFT et aux OISP était entré en vigueurau premier janvier 2008. Son objectif était notamment de garantir aux centres l’octroi à 100 % d’une somme par heure de formation (12 euros par heure de formation dite« alpha » et 10 euros par heure de formation « filière métier ») qui soit identique pour chacun d’entre eux. Étant donné quecertaines structures recevaient moins que ces sommes et que d’autres recevaient plus, il avait été décidé de les amener à un financement correspondant à cesnouveaux montants de manière progressive, selon un phasage. Phasage qui avait été gelé par André Antoine à la fin 2009 suite aux difficultésbudgétaires de la Région wallonne. Depuis lors, une solution aurait été trouvée, mais il y aurait toujours un « gap » de 800 000 à900 000 euros suite à un problème de « localisation » des montants disponibles.
L’interfédé attend
Aujourd’hui, dans ce contexte quelque peu confus, l’Interfédé dit attendre tout en ne se montrant pas négative. « Nous sommes a priori plutôt favorables aux essaismétiers, ajoute Erik Mikolajczak. Le but de la formation par le travail n’est-il pas d’ailleurs de s’essayer à un métier ? Mais pour l’instant, nous ne connaissons pas lesintentions du ministre et nous ne savons dès lors pas ce qui nous attend. »
Une information qui interpelle puisqu’à Nivelles, fin décembre, André Antoine semblait avoir les idées déjà claires : « Il y aurabientôt la mise en place du contrat de coopération pour l’insertion3. Dans ce contexte, si le Forem envoie un candidat dans les EFT/OISP pour faire un essai métier, ilfaudra que ces structures l’acceptent, elles ne devront plus refaire de sélection. Il conviendra d’ailleurs de modifier le décret EFT/OISP dans ce sens. » Ce qui fait tiquerErik Mikolajczak : « Si cette volonté devait se confirmer, nous n’en penserions pas du bien, déclare-t-il. Nous sommes en effet contre « l’adressage » effectué par lesconseillers du Forem tant qu’il n’y aura pas de travail de décodage de la demande du bénéficiaire, de même qu’un processus d’orientation minimal de celui-ci. De toutefaçon, avant de discuter, il faudrait d’abord que le problème de financement soit réglé… »
1. Interfédération des EFT-OISP :
– adresse : rue Marie-Henriette, 19/21 à 5000 Namur
– tél.: 081 74 32 00
– courriel : secretariat.interfede@skynet.be
– site : www.interfede.be
2. Cabinet d’André Antoine :
– adresse : rue d’Harscamp, 22 à 5000 Namur
– tél.: 081 253 811
– courriel : andre.antoine@gov.wallonie.be
– site : www.min-antoine.be
3. Dans le cadre de la mise en place du « référent unique » au Forem, un « contrat de coopération pour l’insertion » sera conclu. Sonbut sera de faciliter la prise en charge du demandeur d’emploi par les différents opérateurs de l’emploi et le retour de l’information auprès du conseiller.