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Petite enfance / Jeunesse

«Et maintenant que vais-je faire?» : l’après-enseignement spécialisé

«Et maintenant que vais-je faire?», un reportage de l’asbl SOS Jeunes-Quartier Libre, qui donne espoir tant aux élèves, souvent perdus et démoralisés, qu’aux professeurs et aux travailleurs sociaux.

11-03-2016
Et maintenant que vais-je faire ?

«Et maintenant que vais-je faire?», un reportage de l’asbl SOS Jeunes-Quartier Libre, qui donne espoir tant aux élèves, souvent perdus et démoralisés, qu’aux professeurs et aux travailleurs sociaux.

L’enseignement spécialisé a parfois mauvaise réputation auprès des élèves mais aussi auprès des enseignants. L’enseignement spécialisé permet aux jeunes présentant des difficultés diverses (trouble des apprentissages, déficiences visuelles/auditives, retard mental léger, etc.) de suivre des cours dans un environnement adapté à leurs besoins spécifiques. Il vise et encourage l’insertion sociale et professionnelle de ces jeunes.

Dans un reportage d’une trentaine de minutes appelé «Et maintenant que vais-je faire? Parcours des jeunes après l’enseignement spécialisé», l’asbl SOS Jeunes-Quartier Libre a voulu donner la parole à ces jeunes sortis de l’enseignement spécialisé. Des témoignages authentiques et encourageants.

Quel avenir? Une question qui rassemble

 Lors de sa première projection publique, mercredi 9 février, au Petit Théâtre Mercelis, Catherine Demoulin, coréalisatrice, explique comment est née l’initiative: «Notre association est située juste à côté de l’EPEP (l’Ecole professionnelle Edmond Peeters) et régulièrement, on avait des questions sur l’avenir après l’école. Les élèves étaient très peu informés. Donc nous avons décidé de faire ce reportage, pour donner la parole aux anciens élèves de l’EPEP et ensuite le montrer à ceux qui y sont encore.»

Marco Giannoni, coréalisateur lui aussi, ajoute «Nous arrivons au terme de huit mois de travail. Mais ce n’est pas une fin en soi, nous espérons pouvoir faire passer notre message à d’autres jeunes, que ce soit un tremplin. Cette question du futur, elle rassemble, on se l’est tous posée. En sortant des secondaires tous les gamins ont un petit moment de doute».

Dans «Et maintenant que vais-je faire?», 10 jeunes adultes sortis de l’enseignement spécialisé reviennent sur leur parcours et expliquent où ils en sont aujourd’hui afin de montrer à leurs «successeurs» que rien n’est perdu et que même en quittant l’enseignement ordinaire, il est possible de réussir.

«Au début, je pensais que l’école spécialisée c’était pour les handicapés. Je ne voyais pas où étaient mes difficultés, je pensais ne pas en avoir…», témoigne une jeune fille de 19 ans au début du film. Une autre, Mariam, ajoute: «Je ne comprenais pas trop ce que je faisais là, je me demandais si j’étais différente des autres…»

Tous évoquent la difficulté, au départ, de se retrouver dans l’enseignement spécialisé, l’envie d’«être comme tout le monde».

 De l’optimisme à revendre

 Actuellement certains d’entre eux travaillent et d’autres sont en formation professionnelle. Ils ont dû faire face à la difficulté de trouver leur voie, aux démarches administratives compliquées et à la recherche d’un travail pour certains : «J’ai cherché comme un malade… Puis un jour mon voisin m’a proposé un travail et là je me suis dit ‘enfin, je vais pouvoir travailler comme un homme, être autonome’». Tous ont cette envie de travailler mais ce n’est pas toujours simple surtout quand on vient de l’enseignement spécialisé, explique Aristote, au public: «L’étiquette enseignement spécialisé m’a un peu porté préjudice au début mais j’avais la volonté d’avancer et au final ça m’a motivé plus qu’autre chose.»

Malgré les difficultés qu’il faut traverser, malgré la démotivation parfois ou le manque de soutien, ces jeunes dégagent un optimisme et une motivation impressionnantes. Leur conseil? Ne jamais abandonner : «Il ne faut pas arrêter l’école, il faut foncer dans ce qu’on aime et surtout ne pas rester là à se tourner les pouces, c’est la pire erreur que tu puisses faire.»

 Un coup de boost pour les enseignants

Plusieurs étudiants, dans le film et présents à la projection expliquent que l’école les a beaucoup aidés : «L’école nous a donné la capacité d’aller de l’avant et de gravir les échelons», dit Aristote, soutenu par Alexis: «Sans certaines personnes, comme les profs, on n’aurait pas pu aller aussi loin.»

Une jeune femme disait d’ailleurs dans le reportage être heureuse de l’enseignement qu’elle recevait: «Ici, tout le monde sait qu’on a des petits défauts du coup, ils en tiennent compte.»

Si le reportage peut motiver les élèves en enseignement spécialisé et ordinaire quant à l’avenir, il apporte aussi du réconfort aux professeurs dont certains étaient présents dans la salle: «Il faut montrer ça aux professeurs et aux acteurs sociaux, ça donne la pêche de vous voir» se réjouit un des enseignants de l’EPEP dans la salle. Une autre les remercie: «Merci pour les élèves qui souffrent tous les jours de se sentir différents dans l’indifférence générale. Ce film va les aider à se sentir mieux là où ils sont et à freiner leurs appréhensions ».

Le but du film était de travailler à partir de ce que ces jeunes avaient à amener. Dans un second temps, un forum sera organisé le 30 novembre 2016 autour des questions que pose l’enseignement spécialisé.

Marie Jauquet

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