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Et si on créait du logement au-dessus des écoles…

La commune de Saint-Josse-ten-Noode1 peut se targuer d’avoir trouvé une réponse à la préservation du patrimoine scolaire et au manque de logements sur sonterritoire. Deux écoles hébergent aujourd’hui des locataires.

10-02-2006 Alter Échos n° 202

La commune de Saint-Josse-ten-Noode1 peut se targuer d’avoir trouvé une réponse à la préservation du patrimoine scolaire et au manque de logements sur sonterritoire. Deux écoles hébergent aujourd’hui des locataires.

Les Tournesols

Le projet le plus récent concerne l’école « Les Tournesols », rue Saint-François. Au milieu des années 90, le bâtiment avait étéfermé, d’une part, à cause de sa vétusté et de sa dangerosité et, d’autre part, suite à la désaffectation des élèves. Uneréouverture partielle de l’école avait eu lieu à la fin des années 90, dans des conditions difficiles, vu le manque de moyens communaux et de fonds scolaires.L’idée de créer des logements dans les parties inoccupées de l’école s’est rapidement imposée. Les parties inférieures ont été affectésà des infrastructures scolaires : classes maternelles et primaires, garderies, salle de professeurs, cuisine et réfectoires, etc. Les parties supérieures, elles, ontété converties en neuf studios et appartements, dont quatre pour familles nombreuses. Les travaux se sont déroulés du 1er septembre 2003 jusqu’endécembre 2005, tandis que l’école continuait à fonctionner, afin de ne pas freiner la fréquentation.

« Nous avons dû réaliser l’opération dans le cadre de la rénovation d’immeubles isolés, car le contrat de quartier (« rue Verte ») étaitsaturé, explique le bourgmestre, Jean Demannez. Il a donc fallu reporter l’opération à plus tard. Il était effectivement impossible de faire supporter ce coût (4,6millions d’euros TVAC) à la Commune et encore moins à la Communauté française. De cette manière, la Commune a pris à sa charge la rénovationl’école et la Région celle des logements. C’est une action intelligente de coproduction, puisqu’elle offre une solution au manque de logements pour familles nombreuses, quireprésentent un intérêt aussi pour les écoles. » Une analyse socio-démographique a démontré, par ailleurs, que près de 500 enfantshabitaient dans un rayon de 200-300 mètres autour de l’école.

Ecole de « La Sagesse »

En 2004, à « La Sagesse », ce sont deux ailes désaffectées du bâtiment qui avaient été reconverties en logements (projet « Sapiens»), rue de Mérinos et rue Potagère. « La Commune a pris l’initiative en rachetant les bâtiments, avant que cela ne devienne un chancre urbain, raconte le bourgmestre.Pour finir, le rachat a pu s’opérer via le contrat de quartier « Bossuet-Houwaert », 60 % ont été financés par la Région et 40 % par la Commune. Il aété décidé de créer des logements de gros volumes (3-4-5 chambres). Il y a toutefois un effet pervers dû à la hauteur des plafonds qui entraîneune forte consommation d’énergie malgré l’isolation. Pour compenser ces charges, nous avons décidé de pratiquer des loyers faibles. » Une certaine mixitésociale a été garantie dans les neuf appartements puisqu’une partie des appartements sont loués à des personnes ayant de petits salaires, les autres sont des locatairesà profil social.
Le reste des locaux a été reconverti en une salle communautaire de quartier (fête, mariage) et deux salles accueillant des activités multimédias. Une crècheest également en voie de finition dans l’aile de la rue Potagère. Et l’école est toujours en activité… Au total, l’opération a coûté 2,6 millionsd’euros.

Alternative au financement des bâtiments scolaires

Pour Jean Demannez, ce type d’opération offre clairement une alternative au financement des bâtiments scolaires. « Elle contribue au sauvetage d’un patrimoine et laréaffectation permet d’éviter de se retrouver avec des monuments vides », explique-t-il. Par ailleurs, cela contribue aussi à la revitalisation des quartiers. Dans le cadredu projet « Les Tournesols », le jardin intérieur a aussi été réaménagé et une salle de sports a été créée dans lebas du jardin, ce qui donne des perspectives intéressantes pour le quartier.

« Sauver les quartiers ne passe pas seulement par la création de logements, poursuit notre interlocuteur. Il faut aussi des commerces, des services de proximité. » Unprojet de crèche devrait voir le jour rue Saint-François, dans le cadre d’un contrat de quartier « rue Verte – bis ». De même qu’il est également prévude réaffecter les parties supérieures de la piscine – située un peu plus haut – pour accueillir des projets sociaux. Mais il ne s’agit encore que de projets…

1. Commune de Saint-Josse, av. de l’Astronomie 13 à 1210 Bruxelles – tél. : 02 220 26 11 – fax : 02 218 83 36.

Baudouin Massart

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