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Extraits d'une journée d'études sur les violences conjugales

La lutte contre les violences conjugales était au centre d’une journée d’étude organisée ce 18 juin1. L’hôte : le cabinet de laministre wallonne en charge de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des chances, Christiane Vienne (PS). Les invités : « des associations et desservices publics qui ont pour objectifs de réduire la violence entre partenaires », détaillent les organisateurs. Le programme s’attachait à permettre principalementla rencontre, le dialogue entre acteurs, à remettre les coordinations provinciales2 au centre des dispositifs.

29-06-2007 Alter Échos n° 232

La lutte contre les violences conjugales était au centre d’une journée d’étude organisée ce 18 juin1. L’hôte : le cabinet de laministre wallonne en charge de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des chances, Christiane Vienne (PS). Les invités : « des associations et desservices publics qui ont pour objectifs de réduire la violence entre partenaires », détaillent les organisateurs. Le programme s’attachait à permettre principalementla rencontre, le dialogue entre acteurs, à remettre les coordinations provinciales2 au centre des dispositifs.

L’objectif premier est atteint, estime Luc Mertens, collaborateur de la ministre. « Travailler au rassemblement des nombreux intervenants ». Parquets, refuges, maisonsmaternelles, hôpitaux, CPAS, espaces-rencontres, centres de planning, services d’aide sociale aux justiciables… ont répondu présent et participé aux diversateliers proposés. Tentons un coup de projecteurs sur l’un ou l’autre d’entre eux tout en sachant la journée bien plus riche que notre ébauche – lesauteurs et les enfants par exemple donneront lieu à des échanges fournis.

Isabelle Paul, de la coordination provinciale namuroise, animait l’atelier « Accueil en milieu hospitalier d’urgence ». Le biais des services d’urgencereprésenterait 30 % des détections de violences conjugales. La coordinatrice évoque la coexistence de deux lectures face ce chiffre. Certains estiment que c’est un nombreà ne pas sous-estimer. Faire sortir la violence de son huis clos est une gageure, toute voie de détection doit être considérée. Pour d’autres, il y aurait lieude s’attarder de préférence sur les 70 % que représentent les autres biais. Et moins les urgences seraient confrontées à ce type de problème, plus ceserait un signe que le travail des autres intervenants est bien fait. Le vide structurel n’aurait pas à être comblé par l’hôpital. L’atelier aété l’occasion de découvrir deux initiatives hospitalières spécifiques, à Chimay et à Sambreville. Au CHR Val de Sambre de Sambreville,l’assistante sociale qui porte le projet fonctionne avec quelque 80 dossiers en permanence. Pour l’hôpital, la question est ouverte de l’opportunité de réserverune chambre pour 24 heures à l’accueil de ces femmes victimes.

Au sein de l’atelier « violence en milieu rural », la question de l’hébergement d’urgence est également apparue. L’atelier donnait en effetla parole à des initiatives peu connues, dont une qui envisage d’apporter une solution de secours, au travers d’un protocole d’accord entre des CPAS et despropriétaires privés. L’isolement serait renforcé pour les femmes vivant en milieu rural. Une intervenante de l’Union de agricultrices wallonnes évoquera sonexpérience. Tandis qu’un médecin traitant présent dans l’assistance, insiste sur l’importance de la sensibilisation des médecins, sur la créationd’une relation de confiance avec les patientes afin de laisser la porte ouverte au dévoilement de violences conjugales. C’est un travail sur le certificat médicalqu’il mettra aussi en évidence. Utiliser la formulation ad hoc, celle qui ne porte pas à conséquence pour la victime, qui est rédigée de manièreobjective et peut servir à la justice.

Si les situations de violences conjugales sont complexes, on peut parler de « complexité au carré » lorsqu’elles concernent des femmes immigrées,étrangères ou sans-papiers, résume Luc Mertens. Celui d’un « isolement au carré » de ces femmes, constatera l’atelier « violence conjugaledans une approche multiculturelle ». Décoder leurs demandes, d’appréhender leurs cultures … requiert l’activation de multiples compétences :linguistiques par exemple, ou des connaissances en matière de système juridique et social des pays d’origines…

Quant à l’objectif de renforcement de la mise en réseau, la journée est une étape. Du chemin reste à parcourir au niveau des coordinations provincialesnotamment. En novembre, aura lieu par exemple la campagne ruban blanc. Chacun dans sa province mène son action, action de synergies entre acteurs. Il sera intéressant de continuerà jeter des ponts.

1. Le compte-rendu de la journée, et des débats en ateliers, sera publié aux alentours du mois de septembre.
Infos : Cabinet Vienne, rue des Brigades d’Irlande, 4 à 5100 Jambes
– tél : 081 32 34 11
– contact : Luc Mertens.

2. Deux volets à leur action : la lutte contre les violences envers les femmes, l’égalité des femmes et des hommes. Leur suivi est confié à l’Institut pourl’égalité des femmes et des hommes.

Catherine Daloze

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