La chronique de Julien Winkel.
L’époque est aux – jeux de – mots. Voici trois semaines que les éditions 2016 du Larousse et du Petit Robert sont sorties. L’occasion pour leurs auteurs d’adouber toutes sortes de nouvelles expressions. « Selfie », « open data », « covoiturer » ou encore « bolos » se sont ainsi ménagé une petite place dans les pages de dictionnaires pouvant aussi se faire coquins. On apprendra ainsi en feuilletant le Larousse 2016 que du côté de la Réunion, le terme « amarrer » signifie « séduire quelqu’un ». Le Petit Robert intronise quant à lui l’expression « tendu comme un string ». On est bientôt en été, que diable !
Tant qu’à faire, dans ce double registre dictionnaire/coquin, permettez-nous d’y injecter une touche d’Alter Échos tout en remettant une vénérable expression à la mode. Il s’agit de « Faire la pauvreté ». On la retrouve notamment dans un glossaire d’une édition des œuvres de Rabelais datée de 1835 à côté d’expressions comme « sonner l’antiquaille », « bistouriser », « jouer du manichordion » ou encore « pigeonner la mignotise d’amour ». Comme quoi, à l’époque, on avait aussi de l’imagination. « Faire la pauvreté », c’est faire l’amour. Quand on est pauvre, le sexe est parfois un des rares plaisirs qui soient gratuits… À ne pas confondre avec « faire vœu de pauvreté ».