Attaqué de front par l’opposition depuis plusieurs jours, le gouvernement fédéral l’est aussi par les syndicats. Deux visions de société s’affrontent. Mais pour la FGTB, la résistance prend des airs assumés de «guérilla». «On ne va pas faire une grande manifestation, un jour de grève puis plus rien. Ça n’a aucun sens !, confiait récemment Marc Goblet, le nouveau n°2 de la FGTB, dans les colonnes de la DH. On doit avoir une forme de ‘guérilla permanente’ avec des pressions populaires. Toutes les formes de sensibilisation peuvent être envisagées.»
Actions coup de poing à la SNCB ce lundi, chez les enseignants ce mercredi, bientôt chez les policiers… Et puis, un clash ce mardi: des militants de la FGTB Namur se sont attaqués à la façade du MR à coups de billes de paintball. Une «opération commando», grogne le parti libéral. Des mouvements de colère «spontanés», assure Marc Goblet, ce mercredi matin, sur les ondes de Matin Première. La FGTB dément toute planification de la hiérarchie. En attendant, les actions «non-conventionnelles» se multiplient.
Dernière en date, la FGTB-Construction a conseillé à 7.000 de ses affiliés âgés d’au moins 56 ans de se faire licencier s’ils souhaitent profiter du système actuel de prépension, appelé à disparaître en vertu de l’accord de gouvernement. Dans le détail, les salariés du secteur de la construction qui justifient d’une incapacité réduite de travail ou d’une carrière d’au moins 40 ans peuvent accéder à la préretraite à 56 ans, les autres à 58 ans (ou 60 depuis Di Rupo Ier). Mais selon l’accord gouvernemental de l’équipe Michel Ier: dès le 1er janvier 2015, ce sera 58 ans pour les premiers (et 60 ans en 2017) et 62 ans pour les seconds.
Ce mercredi 22 octobre est normalement le dernier jour pour envoyer le préavis par recommandé aux travailleurs qui souhaitent encore bénéficier des anciennes conditions de mise en prépension. Il semble toutefois que le ministre de l’Emploi proposera jeudi, en conseil des ministres, des mesures transitoires pour postposer ces délais. La FGTB-Construction a réagi en évoquant «une petite victoire, mais qui ne change fondamentalement rien». Le syndicat annonce qu’il continuera à s’opposer, actions à l’appui, à la suppression du système, propre au secteur de la construction, de prépension à 56 ans pour raisons médicales.