Le 2 septembre, la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve et l’asbl » La Ferme du Biéreau » ont repris les négociations concernant la présence de l’asbl sur lesite et la poursuite de ses activités. Ces derniers jours, la tension était à son comble. Suite à un avis d’expulsion de la Ville, l’asbl a battu lerassemblement et récolté de nombreux soutiens.
Rétroactes
Datant du XVe siècle, la ferme du Biéreau est devenue propriété de l’UCL en 1972. Le corps de logis est occupé par des étudiants qui créentl’asbl » La ferme du Biéreau « . Dans les années 90, la Ville et l’UCL conçoivent un projet de centre culturel à vocation musicale. La Ville devientpropriétaire, seul moyen pour le projet de bénéficier des subsides de la Région wallonne et de la Communauté française.
Des travaux d’aménagement commencent : la grange vient d’être transformée en salle de spectacle de 400 places ; la partie abritant le foyer devrait bientôtêtre terminée ; mais il faut encore aménager la conciergerie ; le corps de logis, occupé par l’asbl ; et les écuries, où se déroulent lesspectacles de l’asbl. Et c’est là que le bât blesse.
Versions antagonistes
» Depuis 2-3 ans, les relations entre la Ville et l’asbl connaissent des hauts et des bas, explique Jean-Luc Roland, bourgmestre d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. Sur le site, la Villesouhaite des activités culturelles plurielles : musique, résidence d’écrivains dans le corps de logis et des activités du type de la ferme du Biéreau. » Laplace de l’asbl est confirmée. » Mais pas sur les 600 m2, s’empresse d’ajouter le bourgmestre, surtout qu’il ne s’agit pas vraiment de logement. La ville a doncannoncé à l’asbl qu’elle ne pouvait rester dans la totalité des locaux durant la rénovation. De plus, il ne pourra plus y avoir que quatre locataires – au lieudes 10-12 actuels – dont au moins un étudiant. » Et d’ajouter : » Jamais la ferme du Biéreau n’a disposé de la totalité du corps de logis. La ville refusequ’il y ait un monopole sur le site. Surtout que nous avons de nombreuses demandes d’associations culturelles. «
Autre son de cloche du côté de la ferme du Biéreau : » Depuis deux ans (…) la Ville d’Ottignies-LLN nous signifie sa volonté de nous voir quitter les lieux ; ilfallut fin 2003 l’intervention de la Justice pour faire valoir nos droits légaux et légitimes. Grâce à un soutien important (une pétition de 2000 signatures), nousétions parvenus à faire entendre que nous n’avions aucune visée monopolistique sur le bâtiment et que nous désirions dialoguer en termes de projets communs et departage d’espaces. Or, la Ville est revenue sur sa parole dès l’expiration de notre bail et nous signifie une expulsion assistée de police et huissier. «
» Faux « , rétorque le bourgmestre : » Le 20 juillet 2004, nous avons envoyé un renon aux personnes ayant un bail, tout en précisant que nous souhaitions signer avec eux uneconvention d’occupation pour la poursuite de leurs activités dans la ferme. «
Le 13 août, nouveau rebondissement, la Ville envoie une mise en demeure à l’asbl qui veut rechauler les murs de la ferme. Motif : le bâtiment est classé, il fautl’accord de la Région wallonne, qui règlement aussi la composition du chaulage. L’asbl passe outre et la commune sanctionne en saisissant la justice pour expulser lesoccupants de la ferme. Les représentants de l’asbl y voient un simple prétexte.
Reprise des négociations
En date du 3 septembre, le retour au calme est de mise. » Nous venons d’enregistrer tout récemment, et pour la première fois, des propositions émanant de l’asbl, quiaccepte que le corps de logis soit occupé par une pluralité d’acteurs « , note la commune. Avant d’ajouter : » Ceci ne signifie pas qu’il y ait dès lors unaccord. » Pour sa part, l’asbl observe que la commune » a accepté le principe d’une négociation par médiation pour décider la place future de l’asbl dans l’ensembledu complexe de la Ferme du Biéreau. » Mais souligne que » malgré cette négociation, les habitants de la ferme sont toujours sujets à un ordre d’expulsion que la Ville peutdécider d’appliquer à tout moment, mais qui désormais ne sera pas exécutée durant la négociation. » Personne ne baisse la garde.
1. Hôtel de Ville, avenue des Combattants 35 à 1340 Ottignies – tél. : 010 43 78 02 – site : http://www.olln.be
2. Ferme du Biéreau, scavée du Biéreau à 1348 Louvain-la-Neuve – tél. : 010 45 01 44 – site : http://www.fermedubiereau.be.tf