Depuis leur création il y a trois ans, les Emplois services (« Emplois Smet ») sont suivis par quelques statistiques dans le rapport annuel de l’Onem. Sur le déroulement des contrats,les salaires, les postes de travail, la réinsertion après le contrat, personne n’est à même de rien dire. Aucune étude n’est même commanditée par leministère de l’Emploi.
Zn décembre, l’asbl flamande De Brug et le Samenwerkingsverband Werklozenwerking de l’ABVV1 (équivalent des Travailleurs sans emploi FGTB) ont jeté un premier rayon delumière dans la boîte noire des Emplois services en publiant les résultats d’une enquête par questionnaire menée en 2000 auprès des affiliésengagés sur ces contrats.
Principal enseignement : 38% des « Smetbaners » ont changé d’affectation depuis leur embauche. L’étude pose donc la question de savoir si ces glissements sont la simple et normaleévolution des tâches pour lesquelles l’Onem agrée les projets d’Emplois services demandés par les entreprises, ou s’il faut y voir des formes de détournement de lamesure. Elle penche pour la seconde possibilité : la fréquence de ces changements ne varie pas en fonction de la date d’embauche, même pour les contrats qui ont commencé en2000. Le rapport insiste sur le fait que pour la moitié des travailleurs concernés, ces changements sont ressentis négativement.
56% des « Smetbaners » ne reçoivent aucune formation, même sur le tas. 11% ne savent pas à qui s’adresser s’ils ont des questions à poser concernant leur travail, mêmesi l’accueil semble se passer correctement (84% le trouvent bon à très bon). Avoir des appuis dans l’entreprise est directement corrélé avec le fait que le travailrencontre les attentes qu’on avait avant l’embauche.
48% trouvent leur salaire insuffisant (l’enquête ne demande malheureusement pas pourquoi). Le taux augmente sensiblement pour les personnes qui étaient chômeurs chefs de famille.73% des personnes interrogées sont prêtes à continuer à travailler dans la même entreprise une fois que l’Emploi service arrive à son terme. 10% n’attendentque ça pour partir. 52% sont prêts à rempiler pour un Emploi service ailleurs.
Les initiateurs de cette enquête vont la relancer cette année, en mettant l’accent sur d’autres questions, et en interrogeant des affiliés qui ont terminé leur Emploiservice à durée déterminée.
1 « 508 Smetbaners aan het woord », ABVV-WLW, Patrick Foré, Hoogstraat 42 à 1000 Brussel, tél. : 02 289 01 90, fax : 02 289 01 89, e-mail : wlw@vlaams.abvv.be
Archives
"FGTB : enquête sur la boîte noire des Emplois services en Flandre"
Thomas Lemaigre
26-02-2001
Alter Échos n° 92
Thomas Lemaigre
Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !
Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web.
Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus,
notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité,
et pour répondre à notre mission d'éducation permanente.
Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous !
Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)
Sur le même sujet
-
Emploi/formation
Des barreaux aux bureaux
-
Enquête
Primo-arrivants: vers des parcours d’accueil et d’intégration toujours plus exigeants ?
-
Edito
Accueil à géométrie variable
-
Vie associative
Quand politiciens et associations s’aimaient d’un amour vache
Les plus consultés
- Violences sexuelles, l’injuste prix
- WhatsApp à l’école: qui a eu cette idée folle?
- Communautés d’énergie,
menacées par les entreprises? - «Derrière les adultes à la rue, il y a des enfants qui trinquent.»
- La livraison de colis, enjeu politique en devenir
- Bouillon de lectures
- Le cancer du poumon,
une maladie de pauvres?