Fin de l’hiver. Le basculement vers le printemps rime avec la fermeture des places d’hébergement ouvertes à destination des sans-abri dans le cadre des plans hivernaux. Aujourd’hui, à Bruxelles comme en Wallonie, l’heure est au bilan.
Bruxelles. C’est comme une petite ritournelle quelque peu désenchantée, que l’on réécoute chaque année, inlassablement. Comme de coutume, au moment où toute une partie du monde bascule avec joie vers la douceur printanière, les acteurs du secteur sans-abrisme sont soucieux… et le disent. Car pour toute une série de personnes sans abri, le début du printemps est synonyme de retour à la rue, à la suite de la fermeture d’environ 750 places d’hébergement d’urgence ouvertes dans le cadre du Plan hiver. La clôture de ce plan signe aussi la fin de l’accueil de jour et de l’accompagnement social mis en place dans le cadre du projet Hiver 86.400, ainsi que celle du suivi médical de Médecins du monde dans les différents lieux d’hébergement. Pour en savoir plus sur le Plan hiver bruxellois, lire «Les SDF ne meurent pas forcément… de froid».
Face à l’augmentation de la précarité, le secteur plaide invariablement pour la mise sur pied d’une politique «intégrée et structurelle». Une politique qui semblait être aux abonnés absents dans l’accord de gouvernement. Plus de six mois après l’entrée en fonction des nouveaux ministres en charge de l’Action sociale à Bruxelles, Céline Fremault et Pascal Smet, une nouvelle ère serait-elle en train de poindre à l’horizon? Réponses du cabinet de Céline Fremault, à relire sur notre Fil d’infos du 20.05.2015: «Céline Fremault: ‘Objectif ‘zéro sans-abri’: nous aussi pouvons orienter notre politique dans cette direction’».
En Wallonie aussi, c’est l’heure du bilan pour les CPAS wallons et les relais sociaux urbains chargés de gérer le plan hivernal. Des bilans variés mais un constat commun: les abris de nuit ont hébergé un grand nombre de jeunes. À Liège, on a même dû pour la première fois accueillir des mineurs d’âge… Lire «Sans-abrisme en Wallonie: le péril jeune».