Par Nastassja Rankovic, stagiaire.
Plus de « 3.300 Bruxellois ont perdu leurs allocations d’insertion » depuis le 1er janvier 2015 en raison des mesures prises par le gouvernement fédéral, a annoncé vendredi Grégor Chapelle, le directeur général d’Actiris (Office régional de l’emploi de Bruxelles).
Pour rappel, il y a quelques années, le gouvernement Di Rupo avait décidé de limiter la durée de ces allocations à trois ans. Une mesure qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2012. Le calcul est donc vite fait, les premières exclusions de personnes bénéficiant de ces allocations ont été enregistrées dès le début du mois de janvier 2015.
« Les chiffres du chômage diminuent de manière significative », a affirmé, d’autre part, le ministre bruxellois de l’Emploi, Didier Gosuin (FDF). Ce qui pourrait paraître réjouissant n’est en fait qu’une fausse bonne nouvelle car « à une baisse réelle de chômage global s’ajoute une baisse artificielle consécutive aux mécanismes d’exclusion», a-t-il ajouté.
D’après le bilan dressé par Grégor Chapelle et Didier Gosuin, sur les 3.319 Bruxellois ayant été exclus des allocations d’insertion, environ 900 ont retrouvé un emploi ou repris des études. Par contre, 1.500 autres auraient disparu dans la nature, à savoir qu’ils ne se seraient pas réinscrit auprès d’Actiris suite à la perte de leurs allocations d’insertion. Ils sont aujourd’hui considérés par l’Office régional de l’emploi comme des demandeurs d’emploi non-identifié (Deni), qui n’ont à ce jour aucun revenu de remplacement, ce qui est la « plus mauvaise manière de mener une politique de l’emploi », a déploré M. Gosuin.
Cela fait plusieurs mois que le gouvernement bruxellois dénonce cette situation. Didier Gosuin affirme avoir interpellé le ministre fédéral de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V), à « plusieurs reprises » afin de demander la « réorientation du mécanisme d’exclusion pour permettre à ceux qui sont dans une démarche positive de recherche d’emploi de ne pas être exclus ».
Notons que le bilan dressé à ce jour n’est que provisoire et recense uniquement les premières exclusions.
Voir aussi l’article paru dans l’Alter Échos n°366 du 27.09.2013 : Chômage, le péril jeune ?