Ce 21 juin, le Fonds du logement wallon (FLW)1 organisait sa conférence régionale Elis (Ensemble pour le logement et l’insertion sociale), regroupant les organismesà finalité sociale (OFS) du logement. Ce fut aussi l’occasion de dénoncer certains blocages.
Regroupées sous la bannière du Fonds du logement wallon, les OFS désignent les agences immobilières sociales (AIS), les associations de promotion par le logement (APL)et les régies de quartier (RDQ).
Faisant figure de Petit Poucet par rapport aux sociétés de logement de service public (SLSP) qui gèrent ensemble un parc de 103 000 logements, le rôle de cesassociations n’est pas pour autant à négliger.
Ainsi, 21 AIS gèrent 2 300 logements dans 132 communes. Les 11 APL ont un parc de 132 logements, mais 400 ménages ont pu bénéficier de leur accompagnement. Enfin, les29 RDQ offrent des stages à quelque 850 personnes par an, dont 45 % décrochent un emploi ou une formation au terme de leur stage.
Les craintes
Aujourd’hui, les associations agréées estiment ne pas être entendues par les responsables politiques, tant dans les discours que dans les actes, et encore moins d’êtreréellement soutenues.
Les récentes déclarations du ministre wallon du Logement, André Antoine, ou de ses représentants ne sont pas pour rassurer le secteur. Dans divers colloques, ceux-ciont déclaré qu’il n’était plus prévu d’agréer de nouvelle AIS et que là où il n’y a pas d’AIS, cette mission serait prise en charge par la SLSPlocale. Jusqu’ici, il ne s’agissait que d’une possibilité laissée aux SLSP.
Pourtant des projets existent (Thudinie, botte du Hainaut, etc.), réplique-t-on du côté des AIS. Et d’ajouter que “à l’heure où se préparent lesprogrammes communaux du logement, les AIS ont le sentiment d’être évincées des perspectives de crédits, les sociétés immobilières publiques etprivées accaparant les financements.” Les AIS signalent encore que la moitié des communes ne sont pas desservies par une AIS et que seule une structure de ce type est àmême de “mener des interventions de type ‘chirurgical’, de prendre le temps de la négociation avec des propriétaires privés pour la prise en gestion de logements pourune durée illimitée.” En d’autres termes, “les AIS constituent un complément nécessaire au logement public”.
Les APL et les RDQ regrettent aussi de voir “les crédits accaparés par les opérateurs publics classiques et les investisseurs privés purs”. Plusspécifiquement, les APL dénoncent l’agrément et la subsidiation au compte-goutte de leurs membres, tandis que les RDQ pointent une perte potentielle de 800 000 euros en baseannuelle des subventions du FSE (Fonds social européen).
Partenariats avec le public
Outre la présentation de rapports d’activités, la journée a également été l’occasion pour les OFS de présenter quelques expériences departenariats avec les communes, les CPAS, les SLSP et les Provinces.
La SLSP de Châtelet a, par exemple, développé un partenariat avec la RDQ de Châtelet, car pour le gérant de cette société, Michel Mathy, “uneSLSP n’est pas seulement là pour mettre du logement à disposition et encaisser les loyers, mais aussi pour prendre les habitants en compte, répondre à leurs besoins,favoriser la réinsertion socioprofessionnelle des locataires les plus démunis, développer des activités d’éducation permanente…” Il s’agit, à traversde parcours d’insertion, d’aider les habitants “à acquérir de la confiance en soi, un sentiment d’utilité sociale et par là, une identité sociale.”
Une 22e AIS ?
Les échanges qui ont suivi ont été assez chauds, surtout lorsque Michel Mathy a dit qu’il pouvait faire tout aussi bien qu’une AIS. Les représentants d’AIS accusantceux des SLSP de vouloir les évincer. D’autres intervenants dans la salle ont calmé le jeu, en rappelant que le but de la rencontre était de développer descomplémentarités et non de se mettre en concurrence.
Se référant au projet de Michel Mathy de créer une AIS sur les territoires de Farciennes, d’Aiseau-Presles et de Châtelet, Luc Laurent, directeur généraldu Fonds, l’a encouragé dans ce sens, à condition qu’il le fasse en partenariat avec l’associatif. Reste à savoir quelle sera l’attitude du Cabinet Antoine lorsqu’il verraarriver cette demande d’agrément.
1. FLW :
adresse : rue de Brabant 1 à 6000 Charleroi
– tél. : 071 20 77 11
– site : www.flw.be