Le 31 mars dernier, la Flandre a approuvé un plan d’action qui devrait permettre une plus grande souplesse dans l’accueil à l’enfance à partir de 2007. Le plan,présenté par les ministres Inge Vervotte (CD&V – Aide sociale) et Kathleen Van Brempt (SP.A – Économie sociale) met surtout l’accent sur les demandes d’accueilmoins classiques : inopinées ou en dehors des heures de bureau. C’est aussi un modèle de compromis politique, qui répond aux demandes des trois partis politiques au pouvoir enRégion-Communauté flamande.
Le « gâteau » à partager se monte finalement à 18,5 millions d’euros, l’annonce du plan d’action coïncidant avec le contrôle budgétaire du gouvernement flamand(qui permet de déterminer les marges disponibles). L’exécutif flamand a en effet choisi, contrairement au gouvernement fédéral, de travailler avec des enveloppesbudgétaires strictes. Le partage correspond aussi à un délicat compromis politique entre chrétiens-démocrates (CD&V), libéraux (VLD) et socialistes(SP.A). Les premiers obtiennent une augmentation de l’offre en structures collectives; les seconds, les très controversés chèques-services; et les derniers, un correctif socialsur ces mêmes chèques-services.
À noter que depuis peu, Spirit, le partenaire des socialistes, est aussi devenu un fervent défenseur des titres-services. Premier volet du plan : les crèches et autresstructures d’accueil extrascolaires recevront des subsides supplémentaires pour rester ouverts de 6 h 30 à 20 heures. Ces subsides seront plus élevés en Régionbruxelloise, où les autres systèmes ne seront pas d’application. Un nouveau pool de collaborateurs, principalement des seniors, sera constitué. Ceux-ci pourront occasionnellementamener des enfants à la crèche ou aller les rechercher à la place des parents. Selon Inge Vervotte, il s’agirait de « quinquagénaires ayant développé descompétences ailleurs », autrement dit : expérimentés.
Les titres-services entrent dans la danse
Les services de proximité obtiendront, quant à eux, 13 millions supplémentaires pour leur développement. Selon Kathleen Van Brempt, il s’agit aussi dans ce cadre »d’offrir des possibilités de prise en charge ponctuelles de leurs enfants à des gens qui vont se présenter pour un emploi ou suivre une formation », un point qui n’étaitpas souhaité par le VLD, qui n’a pour l’instant d’yeux que pour « le Flamand qui travaille dur ».
Enfin, des parents célibataires, ou en garde alternée d’enfants de moins de 3 ans, pourront également utiliser des chèques-services pour faire garder leurs enfantsà domicile, à raison de maximum 39 heures par an ; 5,3 millions seront consacrés à ce dernier dispositif, cheval de bataille du VLD. Les chèques coûteront enprincipe 6,50 euros de l’heure, mais il y aura une réduction sociale pour les parents à faibles revenus : environ la moitié de la population ciblée entrerait en ligne decompte pour ce type de réduction.
En matière de prestations à domicile, c’est Kind en Gezin (l’ONE flamand) qui assurera le contrôle de qualité des prestations fournies. Au total, le plan devraitcréer quelque 750 emplois nouveaux et permettre d’accueillir 49.000 enfants supplémentaires, à raison de 7,4 millions d’heures par an au total.
Le secteur, via le Vlaams Welzijnsverbond, a exprimé sa satisfaction par rapport aux mesures proposées. La FGTB et la CSC sont également d’accord dans l’ensemble, maisréitèrent toutefois leurs réserves par rapport au système des chèques-services en « regrettant qu’un tiers des moyens mis en œuvre soit consacréà un très petit nombre de places d’accueil ». Enfin, fin avril, lors d’une journée d’études à Louvain, le VLD a encore plaidé pour un rehaussement du plafonddéductible en matière de frais de garde d’enfants. Les libéraux flamands suggèrent que celui-ci passe de 11,20 euros, son niveau actuel, à 20 euros. Selon leurprésident, Bart Somers, une telle mesure coûterait quelque 4 millions d’euros au gouvernement fédéral.
D’après De Morgen et De Standaard