En Flandre aussi, le secteur des agences immobilières sociales (AIS) est en pleine croissance, même si les « sociale verhuurkantoren » restent encore marginales parrapport aux sociétés classiques de logement social. Leur offre se monte aujourd’hui à 3.500 logements, mais la demande augmente, elle aussi, en proportion : 7.500 familles sontdésormais sur leurs listes d’attente. Et en l’absence d’un véritable système organisé d’allocations logement, les AIS flamandes ont de plus en plus de mal àproposer des logements à leur public cible : les plus démunis.
Contrairement aux sociétés de logement social, les AIS ne possèdent, en principe, pas de logements. Elles servent d’intermédiaires entre, d’une part, despropriétaires privés et, d’autre part, des candidats locataires qui remplissent les critères pour prétendre à un logement social. Elles stimulent larénovation des habitations et peuvent proposer des allocations logement à certains locataires. Elles effectuent également un travail de guidance vis-à-vis deceux-ci.
Un fer de lance de la politique flamande
Aux propriétaires, elles garantissent le paiement régulier des loyers et le bon entretien des logements. Les AIS commencent à essaimer dans toute la Région flamande,sous l’impulsion du ministre Marino Keulen (VLD), qui en a fait un des fers de lance de sa politique. Son but est non seulement de voir se multiplier les initiatives, mais encore de les voir grandir,afin qu’elles puissent chacune peser sur le marché immobilier local et influencer les prix à la baisse. En Flandre, quelque 70.000 familles sont en attente d’une habitation sociale :malgré le volontarisme affiché depuis 1999, construction et rénovation ne suivent pas, et le gouvernement flamand explore désormais toutes les alternatives. Enfévrier 2004, sous la législature précédente, le gouvernement flamand (au sein duquel Marino Keulen détenait déjà le portefeuille du Logement) avaitvoté un nouveau décret de subsidiation des AIS.
Sur les quelques 90 AIS, 35 sont reconnues par la Région flamande (chiffres de 2004) et 28 reçoivent un subside régional : 9 en Flandre-Occidentale, 7 en province d’Anvers(dont 3 à Anvers même), 6 en Flandre-Orientale (dont 2 à Gand) et 3 dans chacune des autres provinces, Limbourg et Brabant flamand. Le public que les AIS visent est avant toutcelui des plus défavorisés, même si l’augmentation générale des loyers rend cette tâche de plus en plus difficile.
De très petites structures
La moitié des habitations proposées le sont à des loyers mensuels compris entre 250 et 375 euros. Une partie l’est à des prix encore inférieurs. Les AIS arriventainsi à améliorer la situation financière d’une bonne partie de leurs clients. À telle enseigne que, sur ceux qui ont quitté le système en 2004, 2 ou 3%l’ont fait pour acquérir leur propre logement. Des 3.500 logements gérés, 80 % appartiennent effectivement à des propriétaires privés désireux detroquer un manque à gagner en termes de loyers contre plus de sécurité et de régularité dans les paiements, et 10% à des CPAS. Des habitations restantes,seules 3,2 % appartiennent aux AIS elles-mêmes et 1,2% à des sociétés de logement social. Enfin, pour la plupart, les AIS flamandes sont de très petites structures,qui emploient une ou deux personnes à temps plein. Lorsqu’il y a du personnel en plus, il s’agit en général de travailleurs sociaux ou de personnel « technique » :architectes ou techniciens.
D’après De Morgen et De Standaard