Faire garder ou occuper son enfant pendant les vacances ? Cet été, en Communauté flamande, cela tiendra de la gageure. La demande a doublé en trois ans et l’offre n’apas suivi. Une conséquence de la bonne santé du marché du travail là-bas, mais aussi semble-t-il de la prise de conscience tardive par certains de ce que les nouvellesrègles en matière de déductibilité fiscale (en vigueur l’année passée déjà) rendent nettement plus abordables les différentes formulesd’accueil.
Ann Lobijn, de l’Union des Villes et Communes flamandes (VVSG), parle d’une véritable catastrophe. Il existe actuellement 24 500 places en accueil extrascolaire en Communautéflamande et selon elle, il en faudrait au moins 5 000 de plus. Elle demande dès lors à la Communauté flamande de prendre ses responsabilités. Voyant venir leproblème, de nombreuses communes ont eu recours à des pré-inscriptions cette année. Selon Ann Lobijn, beaucoup de parents sont sur des listes d’attente et sont furieuxlorsque l’on doit leur annoncer qu’il n’y a plus de place pour leur enfant : les plaintes affluent.
Certaines communes annoncent déjà qu’elles pratiqueront une politique très stricte à l’égard des parents dont les enfants ne se présenteraient pas auxactivités auxquelles ils sont inscrits : les jours réservés devront être payés, avec d’éventuelles amendes supplémentaires à la clef. ÀLouvain, par exemple, le service de la jeunesse a adapté sa programmation pour répondre au problème des listes d’attente. Pendant les vacances, il accueille en moyenne 300enfants par jour. Le Grabbelpas est une formule d’accueil qui permet aux enfants de participer à différentes sorties et activités. Les groupes ont étéélargis de 25 à 30 participants mais la capacité d’accueil ne peut pas être agrandie indéfiniment. L’activité « deux jours à Disneyland », initialementprévue pour 40 participants a vu ses inscriptions clôturées à 70. La capacité de logement au parc d’attractions ne pouvait pas assurer davantage.
Les plaines de jeux et les stages de sport connaissent également énormément de succès. Il restait encore des places fin juin dans certains de ces derniers, maisbeaucoup de parents n’ont pas pu obtenir le stage qu’ils voulaient pour leur enfant et ont dû prendre dans ce qui restait. En dehors du service de la jeunesse communal, d’autres organisationsoffrent encore des possibilités d’accueil, mais se heurtent au manque de subsides pour développer leur offre. L’association Stekelbees, qui accueille des enfants en milieu scolairedispose de 28 places à l’Institut du Sacré-Cœur d’Heverlee et compte déjà 12 enfants sur sa liste d’attente. L’association d’accueil en milieu extrascolaire Ovibo aenregistré 70 demandes pour 45 places. Seules les plaines de jeux Don Bosco comptent encore un excédent de places. Les jours de pointe, elles peuvent accueillir jusqu’à 280enfants, ce qui fait dire à l’échevine de la Jeunesse Karin Brouwers (CD&V), que certaines possibilités d’accueil ne sont peut-être tout simplement pas encore assezconnues des parents.
La débrouille
À Anvers, six mères de famille ont décidé de prendre les devants. Elles ont créé « Kinderopvang-zonder-naam », une expérience spontanée, sansstatut et sans structure, d’accueil à l’enfance durant les vacances. Les six se sont connues au sein du comité de quartier d’Anvers-nord. Quatre d’entre elles s’étaientdéjà organisées pour assurer le transport commun de leurs enfants entre écoles et domiciles. Elles estiment que la ville ne propose pratiquement rien pour les moins dequatre ans pendant les congés scolaires, et trouvent par exemple les plaines de jeux trop vastes pour les tout-petits. Elles ont établi un grand planning avec les besoins et lespossibilités de chacun. Il s’avère qu’il faudra au maximum s’occuper de quatre enfants à la fois. Elles pensent que les enfants apprécieront, en juillet-août, depouvoir jouer dans six maisons différentes. À l’échelle des grandes vacances, elles estiment que même le système des titres services, à 6,70 euros de l’heure,est trop onéreux. De plus, les six mères de famille se connaissent et estiment qu’elles pourront se confier leurs enfants respectifs en toute confiance. Elles ne veulent pas entendreparler de statut ni de structure mais disposent d’assurances familiales et comptent bien évaluer l’expérience à la fin de l’été.
D’après De Morgen et De Standaard