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Flandre : vers une réforme du tourisme social

Renaat Landuyt, le ministre régional flamand de l’Emploi et du Tourisme (SP.A) veut réformer le secteur du tourisme social pour le recentrer sur des populations prioritaires :les handicapés, les personnes souffrant de maladies chroniques, les pensionnés, les familles monoparentales et les personnes à très faibles revenus. L’idéepart d’un double constat : des opérateurs privés offrent maintenant des formules de vacances moins chères que ce que le secteur du tourisme social peut proposer.D’autre part, toujours selon le ministre, le revenu moyen des familles a augmenté et partir en vacances ne pose plus problème que pour certaines catégoriesspécifiques de personnes. Son décret « Tourisme pour tous » a d’ores et déjà été voté par le Parlement flamand, ainsi qu’unbudget de 4 915 000 euros. Ce décret fait suite à une première initiative du ministre : l’octroi de chèques-vacances gratuits aux plus défavorisés.Selon son cabinet, 6 920 personnes ont déjà pu bénéficier de ces chèques, dont 627 qui ont assisté gratuitement pendant trois jours au festival de folk deDranouter.

28-07-2005 Alter Échos n° 147

Renaat Landuyt, le ministre régional flamand de l’Emploi et du Tourisme (SP.A) veut réformer le secteur du tourisme social pour le recentrer sur des populations prioritaires :les handicapés, les personnes souffrant de maladies chroniques, les pensionnés, les familles monoparentales et les personnes à très faibles revenus. L’idéepart d’un double constat : des opérateurs privés offrent maintenant des formules de vacances moins chères que ce que le secteur du tourisme social peut proposer.D’autre part, toujours selon le ministre, le revenu moyen des familles a augmenté et partir en vacances ne pose plus problème que pour certaines catégoriesspécifiques de personnes. Son décret « Tourisme pour tous » a d’ores et déjà été voté par le Parlement flamand, ainsi qu’unbudget de 4 915 000 euros. Ce décret fait suite à une première initiative du ministre : l’octroi de chèques-vacances gratuits aux plus défavorisés.Selon son cabinet, 6 920 personnes ont déjà pu bénéficier de ces chèques, dont 627 qui ont assisté gratuitement pendant trois jours au festival de folk deDranouter.

Il existe en Flandre 98 centres de tourisme social, qui dépendent de 11 organisations différentes. Ce sont elles qui sont subsidiées par la Région flamande, aussi bienpour leurs frais d’infrastructure que de fonctionnement. Elles répartissent ensuite les subsides entre leurs différents centres. Souvent organisées selon des structurescomplexes, ces organisations dépendent essentiellement des « piliers » traditionnels : socialiste, libéral et chrétien. Renaat Landuyt souhaite «dépiliariser » le secteur et subsidier directement les centres de vacances. Les subsides seraient uniquement octroyés pour la réalisation de travaux d’infrastructurevisant à faciliter l’accueil des populations prioritaires.

Les deux plus grands piliers du tourisme social en Flandre, le socialiste et le catholique, n’ont pas tardé à réagir. Pour Luc Carsauw, président de S-Relax, quigère 12 centres de vacances des mutualités socialistes, « il y a encore plein de gens qui n’osent pas organiser seuls leurs vacances ». De plus, ces centres pratiquentdes prix particulièrement bas, qu’il leur sera impossible de continuer à proposer s’ils ne bénéficient plus de subsides. Du côté chrétien,Dirk Vermeir, secrétaire général adjoint de l’asbl « Vakantiegenoegens », semble moins redouter le nouveau décret dans la mesure où le mouvementchrétien dans son ensemble avait déjà anticipé la situation actuelle. Ces dernières années, plusieurs centres avaient déjà étérevendus ou reconvertis. Quant aux centres qui restent, ils s’orientent principalement vers les séjours pour jeunes, un secteur où Renaat Landuyt compte égalementréinjecter de l’argent public.

Paradoxalement, une étude publiée début août par « Toerisme Vlaanderen » vient quelque peu démentir l’analyse du ministre et démontre lesuccès toujours réel du tourisme social auprès du public. Les séjours dans ce type d’infrastructures ont représenté 3 millions de nuitées en2002, soit 13 % du nombre total de nuitées pour la Région flamande cette année-là, un chiffre en augmentation de 9 % par rapport à 2001. Toujours selon cettemême étude, les prix pratiqués dans le secteur du tourisme social restent, lorsqu’on compare des prestations équivalentes, 30 % moins chers, en moyenne, que dans lecircuit commercial.

(D’après De Morgen)

Pierre Gilissen

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