L’habitat assisté, ce sont des logements pour seniors avec une équipe médicale à portée de main. Un projet pilote, qui va être mis en place àKessel-Lo (Louvain), a été présenté début juin.
Conserver son autonomie le plus longtemps possible et retarder le plus possible le départ à la maison de retraite, telle est la préoccupation numéro un de la plupartdes seniors. Début juin, la ministre du Logement Freya van den Bossche (SP.A) et son homologue en charge de l’Aide sociale, Jo Vandeurzen (CD&V) ont donné le coup d’envoi àun projet-pilote qui devrait préfigurer les service flats de demain. L’habitat assisté, ce sont des logements privatifs mais qui bénéficient pratiquement de laqualité de couverture médicale d’un home. La mise en oeuvre de ce type de solutions découle du décret flamand sur l’aide résidentielle(« Woonzorgdecreet ») qui est entré en vigueur le 1er janvier 2010.
Concrètement, le centre Ter Vlierbeke de Kessel-Lo, près de Louvain, offre déjà aujourd’hui 25 service flats : des logements au sein desquels les seniors peuventbénéficier de services de repas chauds, d’aide ménagère ou de soins à domicile (tous n’ont pas recours à tous ces services, certains font encore leurménage eux-mêmes, par exemple). Avec la conversion de ces logements en habitat assisté, d’autres avantages vont s’ajouter. Une permanence médicale fonctionnera 24 heuressur 24 pour des situations d’urgence mais aussi pour des soins transitoires (pour des seniors en attente d’une place dans une institution donnée, par exemple). Par contre, il ne sera pasprodigué de soins quotidiens systématiques, comme dans une maison de repos.
Rénovation mais surtout construction
Dans le cas de Kessel-Lo, il s’agit d’une conversion de service flats existants, mais de nouveaux logements assistés seront également construits. Freya van den Bosschedégagera chaque année entre 22 et 33 millions à ces fins. La mesure ne devrait par contre pratiquement rien coûter au département Aide sociale, l’augmentation dunombre de logements assistés étant compensée par une diminution correspondante du nombre de lits en maisons de repos. Au total, les sociétés de logement socialdevraient pouvoir construire entre 200 et 300 logements assistés à partir de 2014 et, en principe, tous les nouveaux projets d’habitations sociales devraient comporter un volet habitatassisté.
En réalité, le volet nouvelles constructions devrait d’ailleurs constituer la partie la plus importante du projet. « Les logements assistés sont les service flatsde demain, même si les service flats existants pourront aussi être reconvertis », précise Jo Vandeurzen. C’est que le cahier des charges pourrait rendre cettedernière option difficile à mettre en pratique. Il est en effet prévu de créer un espace commun, ou un assistant serait présent à plein temps qui pourraitnotamment proposer des activités aux seniors. Et les logements, aussi bien que les espaces communs, devraient être accessibles aux personnes en fauteuil roulant. Par contre, pour ce quiest des autres services comme l’aide ménagère, les gérants pourraient recourir à des prestataires extérieurs. Et si un nouveau complexe est implanté àproximité d’un hôpital existant, il pourrait être fait appel au personnel médical de l’hôpital en question.
Louer ce type de logement ne sera pas vraiment bon marché, on s’en doute. C’est déjà le cas pour les service flats actuellement. Or beaucoup de personnes âgéesvivent encore dans des logements d’un autre âge, des lieux sans douche, baignoire ni chauffage central. « Ce sont surtout les plus de 80 ans qui ne jouissent même pas duconfort le plus élémentaire », explique Freya van den Bossche. La ministre souhaite dès lors faire un effort supplémentaire pour les plus démunis en leuraccordant des allocations de loyer. Il y aura un critère de revenu, plus l’obligation de ne pas avoir possédé de maison au cours des 10 dernières années.
D’après De Morgen et De Standaard