Ce 5 juin, à « La Tentation » de Bruxelles, l’asbl Flora (Réseau pour la formation et la création d’emplois avec des femmes)1 a fait le point sur dixans de travail tout en jetant un regard inquiet vers le futur. Arrivée en bout de course au niveau de son financement par le Fonds social européen (FSE) au niveau fédéral,l’association cherche en effet de nouvelles pistes afin de pérenniser ses activités et, surtout, son caractère fédéral.
L’association Flora a fait le point sur ses nombreuses années de travail, ce 5 juin 2008 à la salle « La Tentation ». Actif depuis plus de dix ans, ce réseaucomposé de vingt-quatre associations bruxelloises, wallonnes et flamandes a pour vocation d’œuvrer à une augmentation des chances d’insertion socioprofessionnelle des femmespeu scolarisées ou en situation problématique. « Nous fonctionnons sous forme de réseau entre les différentes associations qui composent Flora, précise AnneSnick, directrice de l’association. Le but est en fait de constituer une plate-forme d’échange en matière d’information, d’expérience et de savoir-faire entreles membres et de mettre sur pied des actions communes. Nous tenons également à mettre en évidence les besoins spécifiques des femmes participant à des projets deformation et de mise à l’emploi, et à exercer une influence politique et sociale auprès des autorités et du grand public. » Point fort de ce travail enréseau, l’organisation de « forums » censés favoriser, entre associations membres, une série d’échanges concernant les problématiques vécues parles femmes dans les différentes régions du pays.
Des activités pérennisées ?
Au fil des années, l’asbl Flora a également développé des activités comme le jobcoaching, le gender consulting2 ou encore le gendertraining. Cependant, fin juin 2008, certaines de ces activités pourraient être menacées. « Nous arriverons à ce moment à la clôture des projetssoutenus par le Fonds social européen au niveau fédéral et nous perdrons donc une grande partie de nos financements, qui dépendent pour 71 % du FSE, relate Anne Snick.Nous sommes dès lors en train de démarcher au niveau des Régions afin d’obtenir des financements, mais cette démarche comprend pour nous de nombreux problèmes etmenace quelque peu notre spécificité fédérale, que nous voulons garder à tout prix. » Une spécificité fédérale qui s’est entreautre exprimée au travers de l’exposition « Féminin pluriel / Vrouwelijk Meervoud », initiée elle-même par un forum « Nous avons des talents »,organisé en 2003 à « La Tentation ». « Cette exposition a rassemblé un grand nombre de femmes des trois régions du pays, en parcours d’insertionprofessionnelle dans les associations membres de Flora. Le but n’était pas de noter ce qui séparait ces femmes mais plutôt de voir le rêve qu’elles avaient en commun :trouver leur place dans la société. L’accent a donc été mis sur la manière dont les femmes en formation participent à la vie sociale, culturelle etéconomique de leur région », renchérit Anne Snick. Après avoir beaucoup voyagé, l’exposition était de retour au bercail ce 6 juin puisqu’elleétait visitable lors de l’événement. Un événement au cours duquel quatre tables, fonctionnant sur le mode du speed dating, étaient égalementaccessibles pour de courtes périodes de vingt minutes d’information concernant le job coaching, l’insertion socioprofessionnelle des femmes, les activités de Flora et de Genderat Work, une spin-off de l’asbl qui vient d’être créée et dont le but est de fonctionner en tant que bureau conseil en matière de gender mainstreaming. Sil’avenir de Flora semble un peu incertain, la création de Gender at Work démontre cependant que l’asbl en a peut-être encore sous la pédale. Le petitévénement du 5 juin était d’ailleurs en partie organisé afin de l’illustrer, comme le concède Anne Snick. « Nous tenions à clôturer ce que nousavons construit, mais aussi à nous projeter vers le futur. » conclut-elle.
1. Flora asbl :
– adresse : rue du Progrès, 323/7 à 1030 Bruxelles
– tél. : 02 204 06 40
– courriel : flora@florainfo.be
– www.florainfo.be
2. Le gender consulting a été mis sur pied pour soutenir les organisations d’insertion dans la mise en place ou le renforcement d’un processus de gendermainstreaming – le gender mainstreaming étant compris comme la stratégie qui consiste à analyser les effets possibles en termes de genre etd’égalité de toute politique, mesure ou action.