Après un an de prêt solidaire au sein du Fonds de participation et 45 dossiers approuvés, le dispositif a subi des changements importants : le montant maximum empruntable aaugmenté à 12.000 euros, la caution obligatoire est supprimée, les conditions de couplage avec d’autres prêts sont redéfinies et le réseau de structureslocales d’appui est élargi. Les piliers de base restent inchangés : un microcrédit et un accompagnement pour des personnes qui veulent lancer une petite activitééconomique mais qui n’ont pas d’accès au crédit bancaire.
Petite rétrospective
En 1997, la Fondation Roi Baudouin a, au sein de son Fonds pauvreté1, lancé le prêt solidaire, un crédit couplé à un accompagnement. Cette formule estbasée sur le constat qu’un certain nombre de personnes qui reçoivent une allocation ou se trouvent dans une situation sociale vulnérable ont un projet d’entrepriseintéressant, mais ne réussissent pas à rassembler le capital nécessaire au démarrage. Elles manquent également de personnes qui peuvent les soutenir dansleur entourage. Le système du prêt solidaire veut rompre ce cercle vicieux (la méfiance des banques a un effet paralysant sur le désir d’entreprendre des initiateurs)en attribuant des microcrédits aux candidats entrepreneurs, tout en minimalisant le risque par un accompagnement adapté de deux ans.
Début 2002, après 5 ans et 160 prêts, la Fondation a transmis le prêt solidaire au Fonds de participation2 qui pouvait développer le système de façonplus professionnelle. Le budget que le Fonds libère pour le prêt solidaire annuellement est 1.240.000 euros. Un collaboration de deux ans entre les deux institutions devrait donner letemps à la Fondation de transférer son expérience. La Fondation continue à contribuer par le financement de l’accompagnement des entrepreneurs, la coordination duréseau des structures d’appui (Crédal pour la partie francophone du pays et Hefboom pour la partie flamande) et l’évaluation continue (AlteR&I). À partirde 2004, le prêt solidaire sera porté à 100% par le Fonds de participation.
Qu’est-ce qui change pour 2003?
> Le montant maximum du prêt solidaire a augmenté de 7.500 à 12.000 euros pour des entrepreneurs qui ont un petit projet et demandent uniquement ce prêt. Lapériode de remboursement est prolongée de 3 à 4 années. Le prêt solidaire peut donc financer des projets d’une taille un peu plus grande.
> Dans le cas où un entrepreneur sollicite, en plus du prêt solidaire, un autre prêt (au Fonds de participation ou ailleurs3), le montant total à octroyers’élève à 25.000 euros4. La période de remboursement reste trois ans. Ce changement évite que des personnes qui se trouvent dans des situations difficiles etvulnérables et qui n’ont pas de fonds propres, demandent une somme de 37.500 euros (le total des montants maximums du prêt de lancement et l’ancien prêt solidairecumulés) pour lancer une petite activité économique.
> La caution n’est plus obligatoire. Le soutien actif de l’entourage du demandeur du crédit, p.ex. un membre de sa famille qui donne parfois un coup de main avec lacomptabilité, est considéré par le comité de crédit comme un élément d’appréciation positif pour le dossier de crédit.
> Le réseau de structures d’appui est fortement élargi, principalement du côté francophone. Une quarantaine d’organismes offrent désormais un appuiprofessionnel aux demandeurs de crédit à profil « social ».
Le prêt est utilisé pour deux types de PME en création :
> D’un côté pour des petits projets d’entreprises qui sont financés (presque) uniquement par ce prêt (p. ex. un salon de coiffure africaine, lacréation des sites Web,…)
> Et d’un autre côté pour des projets de petite à moyenne taille qui utilisent ce prêt comme levier pour un autre crédit, souvent le prêt delancement.
1. L’objectif de ce Fonds est de donner des moyens aux “pauvres”, leurs associations et les institutions qui travaillent avec eux pour réaliser leurs projets. Il accueilleaussi un autre fonds qui offre des garanties bancaires supplémentaires aux associations qui travaillent dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et font des travauxd’infrastructure.
2. Le Fonds de participation est une institution publique de crédit fondée en 1984 qui accorde des prêts e.a. aux personnes qui ont des difficultés d’accès auxmoyens traditionnels de financement. Le Fonds a été créé par l’État pour promouvoir l’entreprise indépendante, à l’origine avec le »prêt chômeur ». Ses missions sont la lutte contre le chômage, le soutien à l’initiative économique des personnes défavorisées, le soutien àl’entreprise indépendante débutante, l’aide au développement des PME et la pérennité des entreprises. Plus d’informations: www.fonds.org
3. Dans le cas où le porteur demande également un prêt lancement (ancien prêt chômeur), le montant du prêt solidaire est limité à 25% du montant duprêt lancement. Le prêt solidaire sert comme “apport propre” du prêt lancement.
4. Ce montant est le plafond européen pour un microcrédit.