En matière de formation en alternance, la déclaration du nouveau gouvernement de la CFWB vise le « développement de cette méthode d’apprentissage ». Plusglobalement, le texte gouvernemental prône des synergies avec l’ensemble des acteurs de l’éducation, de la formation et du monde du travail pour relancer les enseignements qualifiants.Il semble bien qu’un organe comme le Bureau permanent de la formation en alternance en Région de Bruxelles-capitale1 préfigure ces projets. Après des débutsdifficiles, cet organe a en effet engrangé en quelques mois l’agréation de 27 filières de formation ouvrant le droit aux primes pour les acteurs économiques qui s’y sontengagés.
Un développement de l’alternance ?
Les retards pris dans la mise en oeuvre des primes d’alternance faisaient encore l’objet de critiques en avril dernier lors de la sortie des derniers textes ministériels, notamment de lapart des Cefa bruxellois qui étaient en attente, depuis 1998 au moins, d’un mécanisme de primes comparable à celui dont bénéficient les Cefa wallons. Depuis, 27filières en alternance se sont vues agréées et bénéficient du soutien financier qui y est lié. Ce soutien peut prendre deux formes : 250 euros/mois, pourl’engagement d’un jeune à durée indéterminée ou 125 euros/mois, pour l’engagement d’un jeune à durée déterminée.
Alain Lipkiewicz, le nouveau secrétaire du Bureau (et ancien agent d’insertion socioprofessionnelle auprès du Cefa de Bruxelles), explique qu’il s’agit surtout d’actions enalternance permettant des embauches à durée déterminée. Et de citer : des formations en alternance de cariste, de commis de salle et de cuisine, de monteur en sanitaire eten chauffage, de maçon, de restaurateur, de couvreur, de paveur, de menuisier… par les Cefa de la ville de Bruxelles, d’Anderlecht, d’Ixelles – Schaerbeek et d’Evere. Mais aussi unefilière « employé polyvalent de bureau » de Bruxelles-formation et du Cefora en collaboration avec la promotion sociale. « Ce sont des domaines plutôtclassiques, note A. Lipkiewicz, mais une des filières est innovante : ouvriers en parcs et jardins ». Cette filière est une des premières à avoir étéremise au Bureau mais divers problèmes se sont posés pour l’agréer, notamment celui de savoir sur quelles listes de fonctions en pénurie se baser. Cette filière afinalement fait l’objet ce 15 juillet d’une des dernières signatures d’agrément de l’ancien ministre responsable de l’économie et de la formation, Éric Tomas(conditionné à une convention à passer entre le Cefa et le fonds social des parcs et jardins qui se trouve à Gand).
Un renforcement des synergies
Bien d’autres filières sont en préparation. A. Lipkiewicz y voit les premiers fruits d’un intense travail de contact (notamment auprès des secteurs économiques autresqu’Agoria et la construction, seuls représentés dans le bureau pour le moment) pour faire connaître le bureau et sa mission principale de promotion de l’agrément desfilières en alternance à Bruxelles. « La multiplication des instances dans le domaine de l’alternance a engendré des informations parfois contradictoires par manque deconcertation », explique le secrétaire. Il s’agissait donc de faire reconnaître le Bureau comme la seule instance qui réunit tous les acteurs bruxellois en son sein (Cefa,syndicats, employeurs, Orbem, représentants des ministres, etc.), ce qui est chose faite à présent.
Avec la Commission consultative emploi, enseignement-formation (dont le président, Éric Struyf est également président du Bureau), Bruxelles dispose d’organes uniquesen matière de formation qualifiante en Communauté française puisqu’ils réunissent absolument tous les acteurs (les Commissions emploi – formation – enseignements wallonnesn’ont pas d’équivalent commun au niveau régional, puisqu’elles épousent les contours des comités subrégionaux pour l’emploi et la formation). Les collaborations sepasseraient au mieux avec l’Orbem (qui gère concrètement les primes). A. Lipkiewicz siège désormais en tant qu’invité permanent au Conseil zonal de l’alternanceréunissant les Cefa. Il participe à des réunions spécifiques dont la dernière en date réunissait 15 employeurs de soudeurs métalliques de Bruxelles.Cette dynamique lui permet d’envisager de nouveaux chantiers auxquels participer avec l’ensemble des acteurs : la question « essentielle » du tutorat en entreprise ou celle del’innovation dans des filières d’avenir. Le développement de filières en alternance en infographie ou en cellules photovoltaïques qu’il a pu constater lors dedéplacements en France et en Allemagne lui fait dire qu’« on ne réfléchit pas assez aux besoins actuels et futurs chez nous ».
1. Rue de Stalle, 67 à 1180 Bruxelles – tél.: 02/371 74 30 – courriel: a.lipkiewicz@bruxellesformation.be