Peu à peu, depuis 1995, les associations de sans-abri se sont vues reconnues comme partenaires à part entière. Mais, il reste pas mal de chemin à faire. Tel est leconstat de Jean Peeters du Front Commun SDF1.
Après la rencontre des 23 et 24 août 1997, à Sivry, entre SDF et résidents permanents en camping, ces associations se sont redynamisées, «non seulement auniveau de l’action, mais aussi dans la manière de fonctionner», observe Jean Peeters. Par la suite, la rencontre du 31 octobre à l’Université de Liège, axéesur le droit au logement, fut «un tournant». A cette occasion, «professeurs de droit, avocats, représentants des CPAS et groupes de Sivry (Front Commun SDF,Solidarités Nouvelles, etc) étaient sur pied d’égalité pour s’échanger des informations capitales tant pour les premiers que les seconds».
Plus récemment, une rencontre a eu lieu à Jambes avec Willy Taminiaux, Ministre wallon de l’Action Sociale, du Logement et de la Santé. «Depuis, nous n’avons plus peur denous appeler «experts». C’est important, car des textes de lois ne peuvent pas être rédigés sans la présence d’experts». Ainsi, Jean Peeters explique lerejet du rapport bruxellois sur la pauvreté par certains parlementaires et certaines associations. «Cela avait déjà été spécifié il y a troisans: les rapports doivent toujours se faire en collaboration avec des associations au sein desquelles les pauvres ont la parole.»
POur le moment, le Front Commun SDF planche sur une prochaine rencontre citoyenne qui devrait se dérouler dans un mois avec des représentants des différents partis au niveaufédéral (et quelques journalistes). Le dossier développé s’intitulera «Présumé coupable». Sur le terrain, Jean Peeters et d’autress’étonnent en effet que «deux semaines suffisent pour convoquer au tribunal les squatters de Jonruelle II, au point qu’ils auraient pu être jugés et condamnés dans lemême temps, alors que lorsque certains doivent attaquer un CPAS ou l’ONEM en justice, cela peut durer deux ans».
Quoiqu’il en soit, la reconnaissance des sans-abris s’accentue. Côté flamand, le DAK (Dakloze Aktie Komitee) a enfin été reconnu et bénéficie de moyens : ildispose maintenant d’un lieu où l’on distribue de la soupe, ainsi que d’un petit bureau avec une machine à écrire pour faire les dossiers. Enfin, au niveau fédéral,les sans-abri seront représentés, au sein de la Commission d’accompagnement du futur «Service de lutte contre la Pauvreté», créé àcôté du Centre pour l’Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme2. Jean Peeters rappelle toutefois qu’il s’agit d’un accord de principe et que plutôt que d’envoyerdes délégués, «nous comptons venir à plusieurs».
1 Front Commun SDF, tél. : 02/218 60 09.
2 Prévu par l’accord de coopération pour la continuité de la politique en matière de pauvreté. Voir AE n°24 du 23 février 98 p. 12.
Archives
« Front commun SDF : vers de plus en plus de reconnaissance »
Alter Échos
20-04-1998
Alter Échos n° 28
Alter Échos
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