Les associations de gestion de centre-ville ont enfin leur décret après avoir été expérience-pilote pendant 10 ans. Pérennisation, cadre etprofessionnalisation sont au cœur du texte.
Le 1er avril, le Parlement wallon a voté – quasi à l’unanimité – le décret relatif à l’agrément et à l’octroi de subventionsà des associations de gestion de centre-ville. Les députés consacraient ainsi un dispositif mis sur pied à titre expérimental dix ans plus tôt. C’est en effeten décembre 1997 que le gouvernement wallon a décidé de lancer des expériences pilotes de gestion de centre-ville dans vingt communes. L’année suivante, seizeassociations voyaient le jour. Et trois autres sont apparues en 2006. L’Association du management de centre-ville (AMCV)1 – qui épaule les associations de terrain– identifie un double défi pour les centres-villes : « attirer de nouveaux habitants qui n’y trouvent plus un espace de vie adapté à leurs besoins etdévelopper une activité économique durable. Pour cela, les centres-villes doivent mener une politique active de réinvestissement afin de recréer un environnementadapté au développement social et économique, tout en assurant une gestion collective de l’espace urbain. L’objectif est d’aider les acteurs à trouver unintérêt mutuel dans leur collaboration en favorisant des retombées sur l’ensemble du centre-ville. »
Des associations plus pros
On s’en doute, ce genre de décret vise à pérenniser le dispositif de gestion de centre-ville et à stabiliser les emplois. Mais il ne se limite pas à ça.« C’est clair, l’enjeu, c’est la pérennisation », admet Pierre Francis, directeur exécutif de l’AMCV, avant d’ajouter qu’il s’agit surtout de fixer le cadre,d’avoir une reconnaissance officielle du gestionnaire de centre-ville et, bien sûr, une revalorisation de la fonction. « On sort du programme APE2 pour aller vers dessubventions classiques. Cela permet d’élargir le recrutement et de recruter chez les autres, plutôt que ce soit toujours les autres qui recrutent chez nous », observe-t-ilavec un brin d’ironie. Il est vrai que le système APE devenait de plus en plus défavorable d’année en année, vu qu’au fil du temps, les asbl de gestion de centre-villeavaient de moins en moins de points APE. Le décret définit aussi les métiers de gestionnaire de centre-ville, d’assistance, de stewards urbains et d’ouvriers urbains.
Mais dix ans d’expérience-pilote, n’est-ce pas un peu long ? « C’est un peu long mais c’est arrivé ! », nous confie Pierre Francis, ajoutant qu’au moins,le texte fixe bien les choses. Pour arriver à ce texte et emporter l’adhésion de tous les partis, il convient d’observer que la concertation a été très forteà la base à travers l’évaluation de la Comase, réalisée en juin 2007. Il y a eu beaucoup de consultations au niveau local. De plus, le décret aété calqué sur les critères de qualité de Tocema3 – le réseau européen du management de centre-ville – pourl’agrément et l’évaluation des projets.
En termes de transition, le décret prévoit une phase de trois mois. Un délai très court, car des structures vont devoir s’adapter. Cela n’effraie toutefois pas PierreFrancis : « On travaille depuis deux ans à contraindre les structures à aller vers cela. On connaissait les grandes lignes du décret, il n’y a donc pas de grossesurprise. Nous avons également préparé une série de statuts types. »
Encore faut-il qu’ensuite les moyens suivent, et pas seulement en matière de gestion de centre-ville. Une action concertée des différentes politiques de la ville(rénovation urbaine, revitalisation urbaine, aménagement du territoire, etc.) est plus que nécessaire, estime notre interlocuteur.
1. AMCV :
– adresse : rue Samson, 27 à 7000 Mons
– tél. : 065 88 54 66
– courriel : info@amcv.be
– site : www.amcv.be
2. APE : Aide à la promotion de l’emploi ; système de financement d’emplois par la Région wallonne.
Voir http://emploi.wallonie.be/APE/presentation.htm
3. Site : www.tocema-europe.com