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Regard critique · Justice sociale

Globe Starter, un sésame pour les primo-arrivants

Le Centre universitaire de Charleroi (Cunic)1 propose une nouvelle formation pour les « primo-arrivants régularisés ». En dix semaines, lesapprenants devraient être outillés pour réussir leur intégration socioprofessionnelle.

11-09-2009 Alter Échos n° 280

Le Centre universitaire de Charleroi (Cunic)1 propose une nouvelle formation pour les « primo-arrivants régularisés ». En dix semaines, lesapprenants devraient être outillés pour réussir leur intégration socioprofessionnelle.

Ça ressemble à un titre de film ou au nom d’une agence de voyages. Mais c’est beaucoup plus sérieux : avec le programme « Globe Starter », lecentre universitaire de Charleroi (Cunic) vise un public immigré trié sur le volet. Les conditions d’admission pour cette formation interactive et pratique en « savoirset savoir être à activer pour faciliter l’intégration socioprofessionnelle » sont en effet assez sélectives2. Les candidats doivent êtredes primo-arrivants régularisés, résidant en région wallonne et disposant au minimum d’un diplôme belge de l’enseignement secondaire supérieur.Ils doivent, en outre, envoyer un c.v., une lettre de motivation et satisfaire à un entretien de sélection… Seule une vingtaine de candidats aura l’opportunité desuivre cette formation (gratuite) de dix semaines comptant 120 heures de cours théoriques et autant de pratique en milieu professionnel. En clair, il s’agit de personnes qui disposentdéjà d’un certain niveau de compétence avant d’entamer le cursus. Un choix pleinement assumé par ses promoteurs.

« Il existe des structures qui viennent en aide aux personnes en attente de régularisation, aux personnes peu qualifiées ayant besoin d’aide pour leur insertionsocioprofessionnelle. Mais le public que nous voulons toucher est, paradoxalement, peu concerné par les programmes existants », explique Geneviève Rochez, gestionnaire duprogramme de coopération au développement au Cunic. « D’où cette formation sur mesure pour des personnes dont nous connaissons les qualités. Les valeursajoutées apportées par leurs diplômes et leur parcours de vie peuvent être activées pour leur permettre de trouver un emploi qui leur corresponde en Belgique. Notreobjectif, c’est de valoriser le « plus » des personnes, comme leur double connaissance du terrain qui peut être très utile dans de nombreux secteurs : import-export, ONG,artisanat, etc. »

Un accompagnement hyper personnalisé

Concrètement, le médecin togolais, l’ébéniste chilien, la professeure irakienne ont peut-être des savoir-faire remarquables, mais ils ne disposent pasforcément d’un réseau social en Belgique. Ou, tout simplement, ils se perdent dans les arcanes de la complexité institutionnelle, ne parviennent pas às’adapter aux réalités sociales et économiques du pays. Épuisés par les procédures et démarches, ils renoncent alors à revendiquer autrechose qu’un emploi sous-qualifié ou sans lien avec leur expérience. « Le programme commence avec un bilan de compétences de chaque candidat. L’objectifn’est pas de les transformer pour qu’ils rentrent dans le moule de l’employé idéal, mais vraiment de travailler sur leur talent et de faire le lien avec les recruteurs dansun second temps », poursuit Esperanza Ruiz, conseillère scientifique au Cunic. « D’ailleurs, nous n’avons pas encore activé le réseau despartenaires pour le volet des stages pratiques, nous attendons pour cela de connaître les besoins et profils de tous les candidats. »

Si le Cunic peut se permettre un tel programme sur mesure – assuré par près de vingt formateurs ! – c’est aussi parce qu’il dispose d’une expertisede longue date, non seulement sur les formations, mais aussi sur le public des pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), avec un département orienté sur la coopération audéveloppement. « Nous avons d’excellents réseaux, nationaux comme internationaux. Depuis vingt ans, nous avons formé de nombreuses personnes issues des pays ACP, quece soit ici, ou dans le pays d’origine », confirme Geneviève Rochez. « Ce qui nous donne une connaissance très fine des pays d’origine, desmentalités, des compétences, des besoins. »

Soutenue par le Fonds social européen et la Région wallonne, la formation a cinq ans pour faire ses preuves, ce qui permettra de former une centaine de personnes. Enréalité, les premiers résultats sont attendus beaucoup plus rapidement : le Cunic s’est fixé un objectif de réussite pour 60 % des candidats dans les sixmois suivant la formation, que ce soit avec le volet insertion socioprofessionnelle ou le volet développement de l’auto-emploi.

1. Cunic :
– adresse : av. Général Michel, 1 B à 6000 Charleroi
– tél. : 071 65 48 63
– courriel : cunic@cunic.be
– site : www.cunic.be/

2. Les candidatures sont à envoyer au Cunic à l’intention de Nicole Paquet ou par courriel : paquet.nicole@cunic.be
Infos : www.cunic.be/primo-arrivants.html

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