Avoir son propre logement, y vivre en couple et travailler. Des choses a priori banales, qui relèvent pourtant du défi pour les personnes en situation de handicap. A fortiori, lorsque ces choix de vie les pénalisent financièrement.
En cause: le «prix de l’amour». Une formulation mercantilement romancée qui renvoie au conditionnement des allocations que perçoivent les personnes handicapées aux revenus de leur conjoint. Concrètement, les personnes en couple – soit 40% des allocataires – sont pénalisées puisqu’elles risquent de voir leurs revenus baisser, voire disparaître, selon le salaire de leur partenaire. À cela s’ajoute le «prix du travail»: lorsqu’une personne handicapée travaille, ses revenus qui dépassent un certain plafond sont déduits de son allocation d’insertion (AI).
Mais les choses bougent. «Fin du prix de l’amour le 1er janvier 2021 pour les personnes handicapées: décision approuvée par le Conseil des ministres.» C’est par un tweet que la ministre de l’Intégration sociale, chargée des Personnes handicapées et de la lutte contre la pauvreté, Karine Lalieux (PS), a confirmé la nouvelle fin décembre 2020. Et d’ajouter: «L’allocation d’intégration ne sera plus impactée par les choix de vie de la personne en situation de handicap. Une discrimination en moins!»
Autres avancées: l’AI jusqu’ici réservée aux 21-65 ans devient accessible dès 18 ans et l’exonération sur les r...
Social
Handicap: l’amour n’a plus de prix
Depuis le 1er janvier 2021, le montant de l’allocation d’intégration pour les personnes en situation de handicap ne dépend plus des revenus de leur conjoint. Une avancée sociale qui soulève toutefois plusieurs questions: le budget de cette mesure sera-t-il suffisant? Pourquoi ne pas revoir de fond en comble le mode de calcul des allocations? À quand la fin du statut de cohabitant et l’individualisation des droits sociaux pour tous?


Clara Van Reeth
Journaliste et contact freelances, stagiaires et partenariats
Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !
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