Cet hiver, à Bruxelles, chaque sans-abri devrait pouvoir trouver un lit, un repas et des équipements sanitaires pour passer la nuit. Jusque fin mars 2015, le plan hiver de la Région prévoit 1.241 places d’accueil, soit 281 de plus que l’année passée. Ces abris nocturnes seront accessibles à tous, « sans distinction faite pour les personnes sans papiers », assurent Céline Fremault (cdH) et Pascal Smet (sp.a), les deux ministres régionaux compétents en matière d’aide aux personnes, au sein du collège de la Commission communautaire commune (Cocom).
À côté des 206 places d’accueil permanentes au Samu-social, au centre Ariane (à Bruxelles-Ville) et à l’association Pierre d’angle (à Forest), 865 lits supplémentaires sont débloquées spécifiquement pour la période hivernale qui a débuté au 1er novembre. 400 places dans le bâtiment du CPAS de la Ville de Bruxelles situé rue Royale, et 400 autres dans un bâtiment en cours de location place Solvay, à Schaerbeek. Pour les périodes de froid extrême, 150 places sont garanties dans deux bâtiments privés, dont l’un appartenant à Proximus, à la rue Borrens, à Ixelles. Vingt places sont aussi réservées par la Fondation Prince Laurent pour les sans-abri accompagnés d’un chien. La Région a par ailleurs acheté l’ancienne gendarmerie de la rue Jan Blockx à Schaerbeek pour la transformer en maison d’accueil permanente. Le bâtiment sera destiné uniquement aux familles avec enfants et pourra accueillir quelque 150 personnes, après rénovation (Lire notre interview du cabinet de Céline Fremault: «Céline Fremault: un Plan Hiver et du Housing First»).
« Hiver 86.400 »
Mais qu’en est-il de l’accompagnement en journée des personnes sans-abri ? C’est cette lacune que souhaite combler le dispositif « Hiver 86.400 ». Porté par neuf associations, depuis trois ans, ce service coordonne les centres qui acceptent d’étendre leurs heures d’ouverture en journée. Concrètement, le dispositif « Hiver 86.400 » offre 300 places d’accueil réparties sur 7 services, dont 60 places à la maison d’hygiène « La Fontaine » (Rue des Fleuristes) qui propose des soins infirmiers, des douches et un service de lessives. Et 80 places assises au restaurant social « La rencontre » (Rue de la Senne).
« En hiver les nuits sont froides, mais les journées aussi, insiste Floriane Philippe, Directrice de l’asbl Source et porte-parole du projet. Au-delà des services de premières nécessité, et donc, d’un abri diurne, nous proposons d’étendre le service humanitaire à un travail d’accompagnement approfondi. » Repas, douches, entretiens individuels, aide à la réinsertion… Le projet se démarque aussi par un accompagnement spécifique des personnes en séjour précaire, irrégulier ou illégal sur le territoire, ainsi que par une « prise en charge différenciée pour les familles et les enfants ».
Tout comme l’hiver précédent, ces différents services réaliseront ensemble près de 2.800 accueils par semaine. Les partenaires de ce projet rappellent toutefois que « le sans-abrisme ne se limite pas à l’hiver et qu’il est essentiel que les autorités politiques soutiennent et reconnaissent le travail de fond réalisé tout au long de l’année », dans une logique de recherche de solutions durables.
En savoir + :
www.86400.be
Renseignements :
Floriane Philippe : 0485/79.50.64 Email : source@misc.irisnet.be
Ariane Dierickx : 0471/42.50.31 Email : a.dierickx@ilot.be
Christine Vanhessen : 0477/52.40.52 Email : c.vanhessen@ama.be
Aller plus loin
Quel accompagnement en journée des personnes sans-abri sur le site du CBCS
Alter Échos n°357 du 29.03.2013 : L’accueil de jour SDF, mal-loti des subsides