L’Institut wallon de formation en alternance et des indépendants et petites et moyennes entreprises (IFAPME)1 lance une campagne de communication à destination des jeuneset des entreprises. But de l’opération : rendre la filière attractive aux yeux d’étudiants potentiels et inciter les entrepreneurs à accueillir ces derniers dans le cadredu processus de formation. Une démarche dont les objectifs ne sont pas sans rappeler ceux d’un projet d’uniformisation du statut des jeunes suivant une formation en alternance, actuellement ennégociation entre la Région Wallonne, la Cocof et la Communauté française…
C’est à une opération séduction que va s’atteler, tout bientôt, l’IFAPME. L’institut s’apprête en effet à lancer une campagne de promotion visant àattirer de nouvelles personnes susceptibles d’être intéressées par les quelque cent formations dispensées dans les neuf centrales que compte la structure ou encore par lediplôme de formation en chef d’entreprise. Dans cette optique, l’IFAPME a sorti la grosse armada : brochures (distribuées notamment en toutes-boîtes ou envoyées sous formede 80 000 courriers personnalisés aux familles comptant au moins un jeune entre 15 et 20 ans), encarts publicitaires et web TV diffusant une série de sujets à destination desjeunes et concernant la formation en alternance sont ainsi prévus. Plus original, un fascicule d’information destiné aux entreprises pouvant servir de structure potentielle d’accueilpour les personnes en formation sera également distribué. Il faut dire que la démarche s’avère importante pour l’IFAPME (dépendant de la Région Wallonne)qui, malgré ses 8 500 étudiants, doit faire face à la concurrence des CEFA (dépendant de la Communauté française) et du SFPME (dépendant de la Cocof),les deux autres opérateurs de la formation en alternance. Plus globalement, c’est le secteur tout entier de la formation en alternance qui semble encore pâtir aujourd’hui d’uneréputation de filière de relégation dont elle tente de se défaire par tous les moyens.
L’IFAPME avance ses arguments
Quoiqu’il en soit, cette opération arrive au moment où un plan d’uniformisation du statut des jeunes engagés dans un processus de formation en alternance est en cours denégociation entre la Région wallonne (pour l’IFAPME), la Communauté française (pour les CEFA) et la Cocof (pour le SFPME). Rappelons qu’à l’heure actuelle, lesjeunes suivant un parcours de formation en alternance dans une de ces trois structures, selon celle dans laquelle ils sont inscrits, ne bénéficient pas du même statut, que ce soitau niveau du contrat d’alternance, de l’encadrement ou du titre obtenu en fin de parcours. Une faiblesse de taille qui ne donne pas une très bonne image de la formation en alternance et que leprojet d’uniformisation du statut tente de corriger afin de revaloriser l’image du secteur. Un projet dont l’objectif est, également, de tenter de garantir une place et un encadrement correctpour les étudiants au sein des entreprises. Un système d’incitants serait d’ailleurs à l’étude.
Dès lors, il semble que la démarche de communication de l’IFAPME s’inscrive dans cette logique plus globale de revalorisation de l’image de la formation en alternance. Reste que,face aux autres opérateurs de formation en alternance, l’IFAPME prêche aussi en partie pour sa chapelle et avance d’ailleurs ses arguments. Ainsi, selon une étuderéalisée par l’Université de Liège, 81 % des apprentis certifiés auraient trouvé un emploi comme ouvrier ou employé deux à cinq ansaprès leur formation à l’IFAPME. Du côté des diplômés de la formation en chef d’entreprise, ils seraient 58 % à travailler comme ouvrier ouemployé et 23 % comme entrepreneur ou indépendant, cela toujours deux à cinq ans après leur formation à l’Institut…
1. IFAPME:
– adresse : place Albert 1er, 31 à 6000 Charleroi
– tél. : 071 23 22 22
– fax : 071 23 22 23
– courriel : ifapme@ifapme.be
– site : www.ifapme.be