Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Edito

Il était une fois une poubelle

C’est un geste que l’on accomplit plusieurs fois par jour, sans même y songer. Le pied se pose sur la pédale. Le couvercle s’ouvre dans un grincement discret. Le bruit sourd d’un journal froissé, d’un reste de repas ou d’une canette vide. Tout au plus, interrompra-t-on deux secondes cet enchaînement de gestes automatiques pour se demander si le polystyrène du yaourt trouve sa place dans le sac destiné aux emballages en carton ou si l’on ne vient pas de jeter par mégarde la cuillère avec le pot… Vous êtes-vous jamais demandé ce que devenaient vos poubelles une fois posées sur le trottoir ? Quelles sont les conditions de travail des éboueurs qui viennent les ramasser ? Combien d’emplois représente le secteur du réemploi ? Quels sont les enjeux sociaux qui peuvent se jouer autour de ces questions ?

C’est un geste que l’on accomplit plusieurs fois par jour, sans même y songer. Le pied se pose sur la pédale. Le couvercle s’ouvre dans un grincement discret. Le bruit sourd d’un journal froissé, d’un reste de repas ou d’une canette vide. Tout au plus, interrompra-t-on deux secondes cet enchaînement de gestes automatiques pour se demander si le polystyrène du yaourt trouve sa place dans le sac destiné aux emballages en carton ou si l’on ne vient pas de jeter par mégarde la cuillère avec le pot… Vous êtes-vous jamais demandé ce que devenaient vos poubelles une fois posées sur le trottoir ? Quelles sont les conditions de travail des éboueurs qui viennent les ramasser ? Combien d’emplois représente le secteur du réemploi ? Quels sont les enjeux sociaux qui peuvent se jouer autour de ces questions ?

Alter Échos a remonté la filière du déchet et du recyclage à la rencontre d’une série d’acteurs, issus du monde public (communes, intercommunales, sociétés de logements sociaux), privé (entreprises de gestion et de traitement des déchets, multinationales), de l’économie sociale (ressourceries, entreprises de travail adapté, associations d’éducation permanente, etc.) et même de l’économie circulaire ! Dans ce numéro, vous découvrirez des bâches publicitaires qui se métamorphosent comme par enchantement en jolies sacoches pour vélos, des vieilles fripes qui deviennent des robes de créateurs et des panneaux solaires en fin de vie qui se transforment en emplois pour des travailleurs peu qualifiés.

Mais l’univers du déchet n’est pas qu’un conte de fées où les carcasses de voitures rouillées se muent en carrosses recyclés. Les agriculteurs qui se sont lancés dans la biométhanisation peuvent en témoigner. L’investissement leur permet de valoriser leurs déchets organiques – fumier, lisier, résidus de culture – sous forme d’engrais, de chaleur, et d’électricité à revendre. Mais aux douze coups de minuit, quand le prix des certificats verts s’est effondré, l’opération censée être rentable est redevenue une simple citrouille à composter.

Alors le déchet, bon ou mauvais filon ? On vous laisse faire le tri.

Sandrine Warsztacki

Sandrine Warsztacki

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